Coronavirus : Prague en zone rouge, retour du masque, et bientôt le printemps en automne
Pour le deuxième jour consécutif, plus de 1 000 nouveaux cas positifs de Covid-19 ont été dépistés en République tchèque mercredi, alors que ce jeudi est marqué par le retour de l’obligation de porter un masque dans tous les lieux clos partout dans le pays. Avant cela, mercredi toujours, la Belgique et l’Allemagne ont placé Prague en rouge sur leurs listes des régions à risque d’infection élevé.
La deuxième vague de contaminations continue de progresser de jour en jour en République tchèque. Les résultats de 1 161 tests de dépistage se sont ainsi de nouveau avérés positifs mercredi, soit un chiffre pratiquement identique à celui de mardi, où pour la première fois depuis l’annonce du premier cas le 1er mars dernier, la barre du millier a été dépassée. Ce passage à un nombre à quatre chiffres n’est pas seulement symbolique. Il témoigne de l’état d’une situation sanitaire que l’antenne tchèque de l’Organisation mondiale de la santé a qualifié de « préoccupante ».
Beaucoup se posent désormais la question de savoir si l’abandon des diverses mesures de restriction, dont le respect au printemps a sans doute permis à la République tchèque d’être relativement épargnée par l’épidémie, n’a pas été trop rapide et précoce cet été. Alors que c’est désormais l’automne qui frappe à la porte, le coronavirus semble prêt à s’engouffrer partout avec lui. Et notamment donc dans tous les lieux publics clos, où le port d’un masque ou d’un couvre-visage a de nouveau été décrété obligatoire mercredi par le gouvernement, à quelques exceptions près, comme l’a précisé Adam Vojtěch, un ministre de la Santé toujours confiné chez lui :
« Les petits enfants notamment en sont exemptés, les écoles maternelles, les personnes dont la condition médicale est particulière et empêche le port du masque, les personnes qui reçoivent un soin, bénéficient d’un service ou pratiquent une activité qui nécessite de le retirer, les personnes qui consomment une boisson ou un plat dans un lieu de restauration, ou encore par exemple les sportifs et les personnes qui les assistent durant l’entraînement. »
A l’exception des salles de classe ou à condition de pouvoir respecter une distanciation physique de deux mètres, le port du masque est de nouveau obligatoire également dans les écoles (sauf donc maternelles) et les entreprises.
Ce jeudi, ce grand retour du masque faisait la une de tous les quotidiens nationaux tchèques, sans exception. « Sous chaque toit seulement avec un masque. Encore. », titrait ainsi par exemple Hospodářské noviny. En première page du journal Právo apparaissait même une photo d’Andrej Babiš, de Sebastian Kurz et d’Igor Matovič réunis et masqués.
Mercredi, à Vienne, où il a donc rencontré ses homologues autrichien et slovaque, le Premier ministre tchèque a assuré que, malgré la menace – et notamment tchèque –, les trois pays voisins n’entendaient pas fermer leurs frontières communes :
« J’ai reçu la promesse que les échanges entre nos pays ne feront pas l’objet de restrictions. Ce ne serait une bonne chose ni pour nos relations économiques, ni pour le tourisme. Il s’agit de trouver un équilibre entre la protection de la santé de nos populations et la stabilité économique de manière à sortir de cette crise le plus tôt possible. »
Face à la critique, qui reproche à son gouvernement de réagir au coup par coup et de ne pas disposer de stratégie digne de ce nom pour faire face à cette deuxième vague de coronavirus, Andrej Babiš, toujours en une du quotidien Právo ce jeudi, s’est défendu en assurant que : « Ce n’est pas le chaos [qui règne en République tchèque], nous devons réagir à l’évolution de la situation ».
Cette déclaration de bonne guerre, parmi d’autres, n’a néanmoins pas empêché Sebastian Kurz de reconnaître que la situation actuelle en République tchèque était « compliquée », tout en soulignant parallèlement l’importance pour son pays des frontaliers tchèques qui travaillent en Autriche.
La Slovaquie suit elle aussi très attentivement l’évolution de la situation en République tchèque. Et si Igor Matovič n’a pas fait de déclaration allant dans ce sens mercredi, un peu plus tôt dans la semaine, le ministre de la Santé slovaque avait reconnu que la République tchèque pourrait bien, dès la fin de cette semaine, être ajoutée à la liste des pays classés en zone rouge, à savoir donc des pays au retour ou à l’arrivée desquels un placement en quarantaine et un test négatif de moins de 48 heures sont exigés.
Un classement en zone rouge que la Belgique et l’Allemagne ont déjà opéré pour la région de Prague, leurs autorités considérant que le virus circule désormais activement dans la capitale tchèque. Que nos auditeurs belges le sachent donc : à compter de ce jeudi 11 septembre à 16 heures, les voyages à Prague considérés comme « non-essentiels », de type par exemple touristiques, ne seront plus autorisés.