Corruption et scandale à l'Agence de consolidation tchèque

Radka Kafkova, photo: CTK

D'après le rapport de la Banque mondiale sur les pays qui transforment leur économie en économie de marché, la Tchéquie serait parmi les pays où la corruption dans le secteur des commandes publiques se développe le plus. A la lumière du scandale lié à la corruption dans l'Agence de consolidation tchèque qui vient d'éclater, il semble qu'il ne s'agisse pas seulement des commandes publiques. Cette agence s'occupe de l'administration des crédits de mauvaise qualité et des créances des banques et sociétés tchèques qui lui ont été confiés lors de leur restructuration, dans le cadre de la transformation de l'économie tchèque.

Radka Kafkova,  photo: CTK
D'après le rapport de la Banque mondiale sur les pays qui transforment leur économie en économie de marché, la Tchéquie serait parmi les pays où la corruption dans le secteur des commandes publiques se développe le plus. A la lumière du scandale lié à la corruption dans l'Agence de consolidation tchèque qui vient d'éclater, il semble qu'il ne s'agisse pas seulement des commandes publiques. Cette agence s'occupe de l'administration des crédits de mauvaise qualité et des créances des banques et sociétés tchèques qui lui ont été confiés lors de leur restructuration, dans le cadre de la transformation de l'économie tchèque. Radka Kafkova, membre du Conseil d'administration de l'agence vient d'être arrêtée par la police. Elle est soupçonnée de corruption dans la vente des créances de certaines sociétés qui ont fait faillite. Lors de son arrestation, la police a découvert 420 millions de couronnes dans sa voiture et des valeurs d'un montant de 250 millions. Un ancien employé de l'agence, Josef Tykva, qui sortait de chez Kafkova avant son arrestation, a été également arrêté, soupçonné de lui avoir remis ce pot-de-vin. Interpellation aussi d'un chef d'entreprise, Pavel Hrach. L'affaire s'avère compliquée et les services de police filtrent les informations. Il s'agirait de la vente de la créance envers la société Cetus, créance de la banque IPB, qui après sa faillite est devenue la propriété de l'Etat. La société Cetus est en cours de liquidation. La créance a été vendue par l'Agence de consolidation à une obscure firme britannique Arrwrise pour 560 millions de couronnes. Pourquoi a-t-elle payé le prix fort, alors que sur le compte de Cetus il n'y a que 400 millions de couronnes ? D'après le procureur, les pots-de-vin se chiffraient en centaines de milliers de couronnes. Le directeur général de l'Agence de consolidation, Zdenek Cap, n'arrive pas à s'expliquer comment Kafkova pouvait manipuler les prix des créances :

« Je n'arrive vraiment pas à me le représenter, car dans le système créé pour la vente des créances par l'Agence de consolidation tchèque, il est impossible qu'une seule personne puisse influencer le processus. En effet, la décision est prise par des groupes de personnes, les commissions ou le Conseil d'administration. Dans le cas présent, la décision a même été adoptée par le Conseil de surveillance. Je pourrais me représenter qu'il s'agissait, peut-être, de l'exploitation illicite d'informations. »

Le procureur et la police sont avares en informations, mais les comptes en banque des suspects ont été analysés tout comme leurs autres biens. Radka Kafkova a été licenciée sur le champ, remplacée au Conseil d'administration par le directeur général. Les complices présumés de Kafkova auraient servi d'intermédiaires. D'après certaines informations, l'un des suspects serait lié à d'autres « grosses affaires » de corruption qui ont éclaté dans le cadre de la transformation de l'économie. Une affaire encore mal expliquée, mais qui ternit l'image de hauts fonctionnaires, dans une agence vouée à la disparition dans un peu plus de 580 jours, comme l'indique un écran numérique placé à son entrée. Une affaire qui connaîtra probablement des rebondissements.