Corruption : la Tchéquie cancre de l'Union europeénne

Transparency International a publié, ce mercredi, son Index de perception de la corruption pour l'année 2004. Parmi les 146 pays, chiffre record, classés par la plus grande organisation internationale non gouvernementale vouée à la corruption dans le monde, la République tchèque arrive en 51e position, en compagnie du Salvador et de Trinidad et Tobago. Bien que quelques améliorations aient été enregistrées par rapport à 2003, la corruption reste cependant sans surprise monnaie courante.

Sur une échelle allant de 0, le plus mauvais résultat possible, à 10, la République tchèque a obtenu un indice de 4,2. En comparaison avec la 54e position et surtout l'indice de 3,9 obtenus en 2003, le tableau s'est donc légèrement embelli. Il n'en reste pas moins que la Tchéquie reste très loin de l'exemple en la matière, à savoir la Finlande, qui présente, elle, un indice flatteur de 9,7. La Belgique, 17e au classement, présente, de son côté, un indice de 7,5, et la France, 22e, de 7,1.

« Cet indice reflète le degré de corruption ressenti comme existant dans les services publics et la classe politique. Les différentes enquêtes effectuées pour obtenir l'index traduisent la perception émanant des milieux d'affaires, des universitaires et des analystes », précise Adriana Krnacova, présidente du bureau tchèque de Transparency International.

Selon les résultats obtenus en 2004, le niveau de corruption dans les milieux politiques et l'administration publique tchèques reste l'un des plus élevés parmi les vingt-cinq pays de l'Union européenne. Seules la Slovaquie, la Pologne et la Lettonie ont à rougir d'un plus mauvais bilan. Une constatation peu flatteuse pour la présidente du bureau tchèque de Transparency International:

« Malheureusement, les résultats ne sont pas positifs pour notre pays. Même s'il ne s'agit que d'une perception, il existe cependant une corrélation significative entre celle-ci et la réalité. Après tout, cette évaluation est la conséquence de l'incapacité et de l'absence de volonté du gouvernement d'imposer les mesures nécessaires pour lutter contre la corruption. La situation n'est donc pas réjouissante, mais il ne faut pas oublier que l'un des principaux objectifs dans cette volonté de mesurer le taux de corruption est d'alerter l'opinion publique de l'ampleur du problème, ce qui est le cas. »

-Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en République tchèque ?

« Cela ne change pas vraiment d'une année à l'autre. Ce sont les travaux publics, la justice et la police. Pour ce qui est des formes de corruption les plus répandues, citons le versement de pots-de-vin, le lobbying, pratique totalement invisible, et le clientélisme, l'offre d'emplois avantageux à des collègues, amis, connaissances, etc. »