D'après le rapport publié par l'ONG Transparency International, la République tchèque serait un pays où la corruption vivrait des jours heureux. Elle est parmi les derniers au classement des pays de l'Union européenne.
Adriana Krneckova, directrice de Transparency International Tchéquie
Vingt-troisième place sur la liste des vingt-cinq pays de l'Union européenne pour la République tchèque en matière de corruption. Elle ne laisse derrière elle que la Lettonie et la Pologne. Au classement mondial de 159 pays, la Tchéquie est quarante-septième, en compagnie de la Namibie, la Grèce et la Slovaquie. A retenir du rapport de Transparency International que la Slovaquie s'est fortement améliorée dans ce domaine depuis l'année dernière. Adriana Krnacova, directrice de Transparency International Tchéquie, affirme que c'est grâce à certaines mesures prises par le gouvernement slovaque : élargissement des pouvoirs de l'Office suprême de contrôle et instauration d'un agent provocateur qui tente de corrompre intentionnellement certaines personnes choisies par les services de police. Les échos ne se sont pas faits attendre de la part des autorités tchèques. Radka Kolarova, porte-parole du ministère de l'Intérieur, affirme : « Nous sommes conscients de la gravité de la situation. La corruption reste un problème de toute la société. Outre l'adoption de normes législatives indispensables, il s'agit aussi d'un changement nécessaire dans la manière de pensée des citoyens. Ils doivent être plus sensibles aux tentatives de corruption ». Pourtant, Michal Sticka, responsable de Transparency International est catégorique :
« Il existe une raison fondamentale à la corruption : les politiciens ne manifestent pas la volonté de prendre des mesures contre ce fléau. Au contraire, ils sont la source principale de la situation en Tchéquie, en matière de corruption. »
Il faut rappeler qu'en République tchèque une loi sur les conflits d'intérêts fait toujours défaut. En plus de cela, les mécanismes de contrôle ne fonctionnent pas à la perfection. Ces lacunes représentent un véritable vivier pour les pratiques de corruption. Ceci est confirmé par Michal Sticka :
« Par exemple, l'adoption de la loi sur les conflits d'intérêts, qui est l'un des principaux instruments de lutte contre la corruption dans la sphère politique, traîne en longueur. En ce qui concerne les autres secteurs de l'administration, la situation dans les investissements publics est loin d'être idéale, loin de ce que préconisaient les auteurs de la loi sur les conflits d'intérêts. Et je pourrais encore continuer... »
Ajoutons encore à cela que l'ONG Transparency International critique aussi, dans son rapport, les « défaillances » de la police tchèque dans ses enquêtes sur les affaires de corruption, à quel que niveau que ce soit.