Transparency International dénonce la corruption au sein des partis politiques tchèques

Selon un sondage, 86% des personnes interrogées souhaiteraient que les partis politiques rendent public leur budget. Commandée par la filiale tchèque de l' ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, l'enquête montre que les partis poliques sont les institutions dans lesquelles les Tchèques ont le moins confiance.

La corruption est un mal dont les racines se trouvent dans les principales formations politiques du pays : c'est le constat établi par l'ONG Transparency International qui vient de réaliser plusieurs études sur le niveau de cette corruption et sur la percéption qu'en ont les Tchèques.

Michal Sticka
« A la fin des années 1990, les partis tchèques ont souffert de plusieurs scandales financiers. Il faut dire que d'après les études que nous avons réalisées, ces partis n'ont pas appris à gérer de manière plus transparente leur finances, mais ils ont appris à mieux dissimuler leurs problèmes », dit Michal Sticka, responsable de l'étude.

Selon lui, l'organisation des partis politiques tchèques et leur système de financement ont d'importantes conséquences sur le fonctionnement de l'administration et sur le processus législatif.

L'un des problèmes fondamentaux des formations politiques est le faible nombre de leurs membres. Seuls 2 Tchèques sur 100 sont aujourd'hui membre d'un parti. Il est d'ailleurs étonnamment compliqué de trouver le nombre exact de membres dont peut se prévaloir chaque parti. Le montant de la cotisation est également une information difficile à obtenir.

Adriana Krnacova
La directrice de Transparency international souligne d'ailleurs "la structure malsaine des recettes des partis politiques". « Les grands partis sont largement favorisés par rapport aux plus petites formations, ce qui, selon Adriana Krnacova, enferme encore un peu plus les partis parlementaires dans un cercle éloigné de la réalité sociale ».

Les Tchèques ne sont apparemment pas dupes. Selon l'étude réalisée par l'institut GFK, seulement 14% des personnes interrogées déclare faire confiance aux partis politiques. A titre de comparaison, ils sont 70% à faire confiance au chef de l'Etat.