Courrier des auditeurs

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L’expression « la saison des concombres » fait parler d’elle, après le Tchèque du bout de la langue qui lui était consacré. Et pourtant, elle tire à sa fin, mauvaise nouvelle pour les écoliers pour qui c’est bientôt la rentrée ; nous vous parlerons du système scolaire en République tchèque. Enfin, alors que la République tchèque se remémore l’écrasement du Printemps de Prague le 21 août 1968, nous évoquerons le passé, le présent et le futur de l’une des places légendaires de l’histoire de ce pays, la place Venceslas.

La semaine dernière, dans le Tchèque du bout de la langue, Nathalie Franck détaillait pour nous les multiples facettes et interprétations de l’expression tchèque, la « saison des concombres ». Ici, Okurková sezóna, signifie l’été, quand rien ne se passe, quand il n’y a rien d’autre à faire que de ramasser les concombres. Il est à noter d’ailleurs que, concombres ou cornichons, la langue tchèque est ambiguë, puisqu’elle utilise le même mot, okurka, pour les deux espèces. En France, l’expression « la saison des concombres » peut pourtant faire référence à tout autre chose dans l’esprit de chacun. C’est pourquoi Nathalie Frank vous avait posé la question. Voici une réponse, celle de Philippe Marsan, que les concombres inspirent tout particulièrement.

« Concernant votre question posée sur la saison des concombres, voilà ce que j’en pense : pour moi concombre est synonyme de verdure, de belle saison, de soleil et de jolies filles sur la plage ! Attention aux concombres que l’on place dans un bocal et qui deviennent des cornichons ! Enfants terribles ! (…) Et puis c’est également le temps des salades de saison, salades composées, colorées, et succulentes. »

Photo illustrative: Jana Šustová
Pour les enfants au moins, la saison des concombres est loin d’être la pire de l’année, et certainement pas celle où l’on s’ennuie. Mais dès la saison des concombres terminée, c’est l’école qui reprend, et là, ce n’est pas la même chose. C’est la question d’Hervé Brien :

« La rentrée scolaire est le 2 septembre en France. Qu’en est-il en République tchèque ? »

A un jour près, les écoliers et lycéens tchèques devront aussi ressortir leurs trousses pour la rentrée. Elle est le mardi 1er septembre en République tchèque. C’est la même date pour toutes les classes, et pour tous les niveaux.

En Tchéquie, l’école obligatoire dure neuf ans, soit généralement de six à quinze ans. Avant six ans, il existe un enseignement dit préscolaire. Les parents peuvent, s’ils le veulent, placer leurs enfants soit dans des écoles maternelles, soit dans des crèches.

A six ans, comme en France, les jeunes Tchèques commencent l’enseignement primaire, soit les neuf années obligatoires. Ils peuvent intégrer soit une école primaire, soit un conservatoire, considéré comme une école à part entière. L’année scolaire est divisée en deux semestres. Les élèves sont notés de 1, la meilleure note, à 5. S’il obtient 5 dans une matière, l’enfant doit réussir un examen de rattrapage fin août, pour pouvoir passer dans la classe supérieure.

Après ces neuf années obligatoires commence l’enseignement secondaire, non obligatoire. Ce sont les lycées généraux, professionnels et d’enseignement professionnel. Ils durent de 6 à 8 ans. Ils délivrent des brevets ou des baccalauréats professionnels, et des baccalauréats généraux. En République tchèque, la formation professionnelle est largement dominante puisque seul un quart des lycéens choisit chaque année la voie générale. Viennent enfin les études supérieures, à l’université, dans les grandes écoles, et les hautes écoles professionnelles, toutes adaptées au système européen.

Un peu de culture et de patrimoine pour finir. C’est la question de Michel Minouflet, qui nous écrit depuis la région parisienne, à Cergy-Pontoise :

« Pourriez-vous me parler des Champs Elysées de Prague, Václavské Náměstí ? »

Ce qu’on appelle parfois les Champs Elysées de Prague, c’est en fait Václavské Náměstí, en français, la place Venceslas qui est cependant en même temps une grande avenue. Cette avenue s’est appelée jusqu'en 1848 le Marché aux chevaux - Koňský trh. Aujourd’hui on imagine assez mal ce que cela pouvait être, mais en tout cas, si ce n’est plus un marché, c’est toujours avant tout une rue commerçante. On y trouve de nombreux magasins, dont des grandes marques, mais aussi des hôtels, des restaurants et des cafés. La rue de la place Venceslas est une grande avenue de près de 700 mètres qui relie le Musée National de Prague, tout proche des bureaux de Radio Prague, à la station de métro Můstek, et au vieux centre de Prague. Deux grands trottoirs la bordent, et la route est divisée en deux par une allée piétonne centrale. De chaque côté, les voitures sont autorisées à circuler.

Mais ce qui fait surtout la renommée de cette place et de cette avenue, c’est son riche héritage historique. Elle est d’abord dédiée au saint patron du pays, Venceslas, Václav en tchèque, et est dominée par sa statue équestre. Ensuite, plusieurs évènements historiques s’y sont déroulés. La déclaration de la première République tchécoslovaque en 1918, les manifestations contre l’intervention soviétique contre le processus de réformes du printemps de Prague en 1968, et encore d’importantes manifestations au cours de la Révolution de velours en 1989. Mais surtout, c’est l’acte de Jan Palach, le 19 janvier 1969, qui marque l’histoire de cette place. Il était étudiant, il luttait contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie. Et ce jour-là, il s’est immolé par le feu sur la place, en signe de protestation. On peut voir aujourd’hui, en baissant les yeux, une croix qui lui est dédiée, sur la place devant le Musée.

En ce moment, cette grande avenue de la place Václavské Náměstí est en travaux, des travaux de rénovation des conduites de gaz et d’électricité. Mais elle pourrait l’être bien plus encore dans les années à venir. La municipalité de Prague projette en effet le retour du tramway sur la rue de la place Venceslas. Avec l’arrivée du métro, en 1980, le trajet du tramway en avait été dévié. Il pourrait à nouveau y passer, même si ce n’est encore qu’un projet.

Le Courrier des auditeurs se termine, avec un message tout personnel de René Durandà l’une de nos collègues :

Magdalena Kašubová
« Je vous remercie pour le fanion reçu avec votre dernière QSL. A propos de QSL, je vous prie de féliciter la personne chargée de cette partie du service. En effet, depuis le début de la série ferroviaire, j’en ai reçu sept, et à chaque fois une nouvelle, jamais deux fois la même, bravo et merci ! »

Le message est transmis, c’est Magdalena Kašubová qui est chargée de vous envoyer ces cartes QSL. Et qui, toutes les semaines, nous remet vos lettres et rapports d’écoute pour nous permettre de rédiger cette rubrique.