Courrier des auditeurs

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Nous voici de nouveau en votre compagnie pour vous accompagner tout au long de l'une de vos rubriques préférées. Nous y ferons, comme vous en avez l'habitude, le tri des derniers messages que vous nous avez adressés ces derniers temps, mais puisque vous avez été si nombreux, plus de 130 rien pour la rédaction française, à participer au concours de Radio Prague, nous allons poursuivre la présentation de quelques-unes de vos meilleures réponses.

Pour cette fois, nous allons découvrir la réponse de M. Jean-Michel Aubier, d'Arcay, dans le Cher. Son texte était intitulé « Rêverie à Prague ». Un titre accrocheur qui prouve encore une fois, si besoin en était, que la bière, tchèque ou non, est une inépuisable source de plaisir et d'inspiration... Alors, chers auditeurs, foncez à votre réfrigérateur, décapsulez-vous une bonne mousse, collez bien votre oreille au transistor et partons àa la découverte des rêves houblonnées de Jean-Micel Aubier...

« Il faisait chaud, très chaud en ce début de juillet. Et pourtant, il n'était que onze heures du matin. Je décidai donc logiquement de m'arrêter dasn un café boire une bière. Tiens, pourquoi pas une bière tchèque ? N'étant pas connaisseur, je commande « classique » : une Pilsner Urquell. Il paraît qu'elle est recommandée par des médecins aux personnes atteintes de troubles de fonctionnement des reins. Je n'ai pas de problème de ce côté-là... mais ça ne va pas me faire de mal quand même !

Quelques minutes après, mon demi-litre de bière est sur la table. Complètement déshydraté, j'y plonge aussitôt mes lèvres. Hmmmm.... quelle sensation de fraìcheur ! Je ferme les yeux...

Prague est bondée de touristes. Pourtant, je me suis retiré un peu, à l'écart. Mais c'est vrai que que je suis dans le quartier de Stré Mesto, la vieille ville. C'est extrêmememt touristique. Partout autour de moi, les gens déambulent dans cet enchevêtrement de petites rues pavées. Par endroits, on voit les conséquences des terribles inondations d'août 2002. J'entends le pas d'un cheval qui tire une calèche. Il a l'air tout aussi fatigué que moi ! Un fumet de rôti de porc, certainement accompagné de knedliky, s'échappe d'une fenêtre... Devant l'Hôtel de ville, les badauds ont le nez en l'air, attendant que l'heure sonne à l'Orloj, une horloge astronomique dont le mécanisme active une quinzaine de personnages.

Mais je ne veux pas attendre. Et si j'allais voir le Pont Charles ? C'est tout à côté ! Allons, courage... Ouh là ! C'est une marée humaine qui semble converger vers la Vltava. Bon, je décide de battre en retraite : la foule, c'est pas pour moi.

Un coup de klaxon me fait sursauter. J'ouvre les yeux et reprends une gorgée de Pilsner. Une jeune femme croise mon regard et me sourit. Elle porte un sac de la « Samaritaine ». Tiens... ce doit être une touriste parisienne. Je referme les yeux, vaincu par la chaleur.

Changeons de quartier. Me voici sur la place Venceslas. C'est plus une grande avenue qu'une place, et même un peu trop commerciale à mon goût, avec de nombreuses enseignes. On sent une odeur de saucisses grillées. Mais que d'histoire ! Emotion devant le monument érigé à la mémoire de Jan Palach, cet étudiant qui s'est imolé par le feu en 1969 pour protester contre l'invasion des troupes du Pacte de Varsovie. Et c'est là, un peu plus loin, que vaclav Havel fit un discours fin 1989, diccours suivi de la Révolution de velours.

Au moment où je prends une nouvelle gorgée, je lève les yeux car un bruit se fait entendre. Le métro passe sur un pont... Tiens, c'est bizarre... Je décide cette fois d'aller voir du côté du Château. Me voici rendu devant les grilles monumentales. La cathédrale Saint-Guy est noire de monde. Il faut dire que la fraîcheur attire les touristes. Les vitraux sont tout simplement splendides. Dans la cour d'honneur, alors que l'on entend plusieurs églises de la ville sonner les douze coups de midi, on assiste à la relève de la garde, cérémonie d'une vingtaine de minutes.

Tout à coup, on me saisit le bras.

-Monsieur ! Monsieur !

C'est le serveur qui est penché sur moi.

-Hein ? Que se passe-t-il ?

-Il manque un euro !

Un euro ? Il manque un euro ? A Prague ?!

Je me redresse péniblement de mon siège où je m'étais un peu affalé. Et soudain, mon regard croise... la Tour Eiffel ! Je suis à Paris ! Dans un troquet, où l'on m'a servi une délicieuse bière.

Eh oui, cette Pilsner, avec son goût fort et harmonieusement amer m'a transporté à Prague ! Car à quoi peut faire penser uen bière tchèque, si ce n'est à l'une des plus belles villes d'Europe ?

Le concours et le superbe texte de Jean-Michel Aubier ne nous font cependant pas oublier vos lettres, courriels et rapports d'écoute. Merci donc à Mrs. Philippe Marsan, dans l'Aquitaine, à Michel Minouflet, de Cergy-Pontoise, et Paul Jamet, d'Argentueil, dans le Val-d'Oise, à Maurice Mercier, de Villefranche sur Saône, dans le Rhône, à Frédéric Depta, de Villers St Paul, dans l'Oise, à Hervé Duval, un ch'ti de Wattignies, dans le Nord, et à Marcel Lecerf, de Malzéville, en Meurthe-et-Mozelle, qui nous signale qu'une nuit de la radioa été organisée, les 25 et 26 juin, par le Radio Club de Nancy. Enfin, Alexis et moi passons le salut amical à nos amis belges, et plus particulièrement à M. Michel Beine, de Tienen. Nous nous permettons également d'envoyer une bise à une nouvelle jeune auditrice, Melle Julie Schmidtt, de Reims. Enfin, je voudrais saluer très chaleureusement M. Jean Barbat, de Beaumont, dans le Puy-de-Dôme, dont j'ai eu le plaisr de faire la connaisance lors de la nuit de la radio du Radio Club du Perche, ainsi que Louisette et René Pigeard, de Greez-sur-Roc. Qu'ils sachent que nous confirmons par une QSL les rapports d'écoute envoyés par courriel.