Covid-19 : malgré une faible couverture vaccinale, la République tchèque est prête à affronter l’hiver
Il y a un an, en octobre 2021, la situation sanitaire se dégradait une nouvelle fois considérablement en République tchèque. Face à la forte recrudescence de la circulation du Covid-19, le gouvernement craignait alors même d’être confronté au pire scénario de l’épidémie. Un an plus tard, si le ministère de la Santé reste prudent, il se veut néanmoins autrement plus confiant pour les semaines et mois à venir.
Faible taux de vaccination, indiscipline et non-respect des mesures sanitaires étaient les principales raisons avancées par les autorités pour expliquer cette nouvelle vague de contaminations. Comme ses pays voisins d’Europe centrale et de l’Est, la République tchèque était alors touchée de plein fouet et le gouvernement décidait de rétablir certaines restrictions et de renforcer les contrôles. Écoles, universités, entreprises ou encore bars et restaurants se préparaient à revivre la même situation qu’un an auparavant, en 2020, quand tout avait été fermé au public.
Un an plus tard, il suffit de se promener dans les rues de Prague ou de toute autre ville du pays pour en avoir le cœur net : l’horizon est autrement plus dégagé en République tchèque. Au sens propre puisqu’une météo quasi printannière continue de régner, comme au figuré comme l’ont confirmé les propos du ministre de la Santé, Vlastimil Válek, mardi, à l’occasion du lancement d’une nouvelle campagne visant à encourager les Tchèques qui ne l’ont pas encore fait à se faire vacciner.
D’abord, même si les données chiffrées n’ont plus la même signification ni la même importance qu’il y a encore un an, entre autres raisons parce que les tests de dépistage sont désormais beaucoup moins fréquents et que les contaminations répétées ne sont plus prises en compte, le nombre de nouveaux cas tend à baisser ces trois dernières semaines (un peu plus de 2 000 lundi), de même que celui des hospitalisations (un millier de personnes actuellement, parmi lesquelles seulement quelques dizaines de cas graves), dans les quatorze régions du pays. Soit environ deux fois moins que l’année dernière à la même époque.
« Nous n’avons pas besoin de l’état d’urgence et nous ne prévoyons ni mesures à l’échelle nationale, ni confinement », a donc confirmé le ministre, qui a évoqué « la fin d’une petite vague qui avait commencé début septembre » et qui a culminé à quelque 3 500 tests positifs quotidiens. A titre de comparaison, cette donnée avait dépassé la barre des 29 000 en janvier dernier, au sommet de la vague automne 2021 – hiver 2022.
Grande figure de la première vague de coronavirus au printemps 2020, l’épidémiologiste Roman Prymula a lui aussi qualifié la situation actuelle de « très calme ». Par ailleurs, si l’Omicron est plus contagieux que les variants précédents, il possède des effets différents sur la santé. Ainsi donc, toujours selon M. Prymula, sauf apparition d’un « nouveau variant plus agressif », la République tchèque « ne devrait pas avoir de problèmes » pour gérer au mieux une possible prochaine épidémie.
Vlastimil Válek s’est félicité de l’état de préparation du ministère de la Santé à l’approche de l’hiver. « Nous disposons des vaccins les plus modernes, nous avons un réseau de médecins généralistes, de centres de vaccination et de dépistage qui fonctionne parfaitement. Et nous avons absolument tous les médicaments nécessaires disponibles gratuitement et en quantités suffisantes », a assuré le ministre.
Alors que la quatrième dose de vaccin est disponible en République tchèque depuis le mois de juillet, ce constat n’a pas empêché le ministre de regretter que l’intérêt pour la vaccination n’ait pas augmenté de manière significative en l’espace d’un an.
À la fin du mois d’octobre 2021, environ 59 % de la population avait reçu au moins une dose ; aujourd’hui, ce chiffre dépasse seulement les 65 %. De même, l’année dernière, pour la moitié des vaccinations recensées en octobre, il s’agissait de l’administration d’une troisième dose. Un an plus tard, les administrations de la première dose sont devenues encore plus rares. Depuis début septembre, seules un peu plus de 3 300 personnes se sont laissées convaincre ou ont décidé de se faire vacciner.
À l’échelle de l’Union européenne, avec 66 % de sa population ayant reçu au moins une dose et 65 % totalement vaccinée, la République tchèque n’apparaît ainsi qu’en 22e position au classement de la couverture.