Quarantaine, isolement, tests en entreprise : les nouvelles mesures sanitaires en Tchéquie
A nouveau gouvernement, nouvelle stratégie sanitaire. A nouveau variant, nouvelles mesures. Avec la vague Omicron qui se fait d’ores et déjà sentir en Tchéquie depuis la fin des vacances de Noël, le cabinet de coalition de Petr Fiala (ODS) a confirmé mercredi les changements aux règles sanitaires en vigueur jusqu’alors.
Réduction de la période de quarantaine et d’isolement
A compter du mardi 11 janvier, la période de quarantaine (pour les cas contacts) et d’isolement (pour les personnes testées positives) est réduite de manière significative : elle passe en effet à 5 jours au lieu de 14 à l’heure actuelle. Cette mesure concernera toutes les personnes sans exception, qu’elles soient vaccinées ou non (jusqu’à présent les personnes vaccinées et cas contact n’étaient pas tenues de se mettre en quarantaine si la personne contaminée ne vivait pas dans le même foyer) et même dans le cas d’une infection au Covid-19 au cours des six derniers mois.
Le ministère tchèque de la Santé a précisé que la période d’isolement serait calculée à partir du lendemain d’un test Covid positif. Concrètement cela signifie que le jour même du test sera considéré comme J+0 et que la période de cinq jours d’isolement pleins commencera le lendemain, considéré comme J+1. La période d’isolement s’achèvera au bout de cinq jours (au lendemain de J+5) et sans test nécessaire uniquement si au cours des deux derniers jours, la personne n’a plus de symptômes. Toutefois en cas de symptômes persistants, il sera nécessaire de s’adresser à son médecin traitant qui décidera de la marche à suivre : soit un test de confirmation, soit une poursuite de l’isolement.
A l’instar d’autres pays du monde qui ont déjà aménagé les durées de quarantaine et d’isolement, le gouvernement tchèque dit vouloir ainsi réagir à la vague du variant Omicron qui en raison de sa propagation rapide pourrait paralyser l’économie du pays en cas de longues périodes de quarantaine/isolement d’un nombre exponentiel de travailleurs. Si, contrairement à la France, les chiffres des contaminations n’ont pas encore atteints des sommets en République tchèque, la tendance est très clairement à la hausse depuis le début de la semaine, et après la trêve des fêtes de Noël en grande partie due à la baisse du nombre de tests. Mercredi, 7 377 nouveaux cas ont été dépistés, soit pour l’heure le nombre le plus faible de la semaine, mais 1 200 cas de plus que mercredi dernier. Le taux d’incidence s’élève actuellement à 380 cas pour 100 000 habitants, soit 12 de plus que mercredi dernier.
Selon l’agence de presse tchèque ČTK qui s’appuie sur les données d’un fabricant de tests Covid, le variant Omicron représenterait d’ores et déjà 50 % des cas de contamination en République tchèque, rendant tout à fait plausible une dominante Omicron dès la mi-janvier comme le prévoient les scientifiques. Le ministre de la Santé Vlastimil Válek a quant à lui estimé que le pic épidémique était à attendre au tournant des mois de janvier et février.
Tests en entreprises et plus de tests PCR gratuits
Parallèlement et dans une volonté affichée de dépistage massif, le gouvernement tchèque a annoncé la hausse du nombre mensuel de tests PCR gratuits : les personnes vaccinées et les jeunes de moins de 18 ans auront dorénavant droit à cinq PCR gratuits pris en charge par l’assurance maladie contre deux actuellement.
A partir du 17 janvier également démarrera une campagne de tests en entreprise : tous les employés devront effectuer des autotests antigéniques deux fois par semaine, soit une fois tous les trois à cinq jours. Si le test est positif, la personne concernée devra s’auto-isoler pendant cinq jours tout en effectuant un nouveau test PCR de confirmation dans un centre de dépistage officiel. Cette campagne de tests en entreprise est pour l’heure prévue pour trois semaines au moins, le gouvernement tchèque attendant de voir l’évolution de la situation épidémique et l’impact du variant Omicron. Le chef du gouvernement l’a répété : tous ces tests seront pris en charge par l’assurance-maladie. L’achat de deux millions d’autotests par l’Etat est ainsi prévu d’ici la mi-janvier.
