Covid : état d’urgence prolongé et vacances scolaires peut-être plus longues
S’il est sûr qu’il y aura de la mayonnaise dans la salade de pommes de terre servie traditionnellement avec la carpe de Noël en Tchéquie, on attend encore de voir quelles seront les mesures sanitaires en vigueur pendant les jours fériés de la fin de l’année.
Mercredi, les députés ont décidé de prolonger jusqu’au 23 décembre l’état d’urgence qui sert de cadre légal aux principales mesures restrictives prises pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus. Le gouvernement souhait une prolongation jusqu’au mois de janvier.
Les vacances scolaires, prévues à partir du 22 décembre cette année, pourraient être avancées au vendredi 18 décembre (après les cours), selon le ministre de la Santé Jan Blatný, qui a indiqué que la décision sera prise lundi prochain, jour de conseil des ministres à l’issue duquel les Tchèques devraient savoir ce qui sera autorisé ou interdit, fermé ou ouvert jusqu’au réveillon.
A l’échelle nationale, l’indice épidémiologique est remonté et depuis plusieurs jours à 64, ce qui dans le système d’alerte PES correspond au niveau 4, soit un cran au-dessus de celui en vigueur actuellement. Ce jeudi en conférence de presse, Jan Blatný a clairement évoqué la possibilité de renforcer à nouveau les mesures sanitaires, conformément à celles prévues au niveau 4 :
« Dans le cas où la situation se détériore encore, il est possible que le gouvernement décide lundi de repasser au niveau 4. Cela ne dépend pas seulement de l’indice mais aussi de la situation dans les hôpitaux du pays. Je précise à l’avance que si une telle décision était prise nous laisserions assez de temps pour que chacun puisse se préparer en conséquence. Et comme nous l’avons indiqué aux députés, le changement sera fait de telle manière qu’il ne créé pas des inégalités entre les grandes chaînes de distribution et les petits commerces et services. »
Et le ministre de préciser que si un tour de vis sanitaire était décidé, il ne serait pas question de fermer les magasins pendant une période aussi cruciale pour le commerce.
Les restrictions – et les changements de ces derniers jours – ont provoqué certaines réactions et railleries. Plusieurs restaurants et brasseries ont refusé de renvoyer leurs clients chez eux à 20h mercredi soir (au lieu de 22h les jours précédents), tandis qu’une interdiction de vendre de la bière à emporter dans des bouteilles en plastique a été levée. Dans le pays natal de la Pils, on ne plaisante pas avec ces choses-là. Le Premier ministre a donc dû se fendre d’un tweet : « L’objectif du gouvernement n’était résolument pas d’interdire la vente de la bière à emporter si les gens veulent la boire à la maison », a précisé Andrej Babiš.
Le plastique n’étant pas fantastique, ce sera peut-être l’occasion d’un retour en force du broc à bière (pivní džbán ou džbánek en tchèque), que les anciens allaient remplir de litre à la pression au débit de boissons le plus proche. Cela pourrait en tout cas permettre aux brasseries et aux bistrots d’écouler un peu de leurs stocks pendant cette période désastreuse pour les affaires.