Crainte en Grande-Bretagne de voir déferler une nouvelle vague d'immigration de Roms tchèques et slovaques
A trois mois de l'élargissement de l'Union européenne, le cabinet du Premier ministre anglais commence à craindre une arrivée massive de milliers d'immigrants, et principalement de Roms qui quitteraient la Tchéquie et la Slovaquie pour chercher une vie meilleure au Royaume-Uni.
la communauté rom pourraient traverser la Manche dans les sept prochaines années. Le ministère britannique de l'Intérieur a demandé à l'Organisation des Migrations Internationales de l'aider à orchestrer une campagne d'information destinée aux potentiels candidats à l'immigration. Les craintes des Britanniques, abondamment alimentées par les tabloïds locaux, font la une de la presse tchèque, et notamment du quotidien Lidove Noviny daté de ce mardi. Les Tchèques gardent un souvenir assez amer des
Selon le quotidien britannique The Independent daté de ce lundi, Tony Blair aurait demandé à ce que les critères d'éligibilité des bénéficiaires d'allocations sociales venus des pays d'Europe de l'est soient modifiés dans un avenir proche, et les contrôles renforcés, afin d'éviter les abus. Le Royaume-Uni craint de devenir la destination privilégiée par les migrants économiques originaires des pays d'Europe centrale et orientale après l'élargissement de l'UE. Contrairement à l'Allemagne et à l'Italie par exemple, le Royaume-Uni ouvrira son marché du travail aux ressortissants des dix nouveaux pays membres, dès le 1er mai prochain. Dans une interview récente accordée au Sunday Times l'activiste rom tchèque Ondrej Gina déclarait qu'environ 100 000 membres non qualifiés de "heurts" diplomatiques causés par la dernière vague d'émigration de Roms vers la Grande Bretagne. Il y a deux ans environ, Londres avait installé au sein même de l'aéroport pragois un bureau de contrôle des passagers afin d'éviter un afflux de demandeurs d'asile, en grande majorité d'origine rom. Le gouvernement travailliste de Tony Blair tient à montrer qu'il est décidé à ouvrir son marché du travail à tous les ressortissants de la future Union européenne, mais pas à accorder des prestations sociales à chacun. Les Tchèques voudraient s'assurer que leurs concitoyens ne fassent pas le déplacement pour rien et éviter la mauvaise publicité. On pouvait lire la semaine dernière par exemple dans le Sunday Times: "La ségrégation raciale à Prague rappelle les Etats-Unis des années 1950. Les tziganes sont fréquemment refoulés à l'entrée des bars, des restaurants, et parfois même dans les autobus". Pour le vice-Premier ministre tchèque, Petr Mares, les craintes formulées par les Britanniques restent avant tout la conséquence d'une certaine "hystérie médiatique" outre-Manche.