Brexit : un nouveau manuel pour aider les Tchèques à rentrer au pays
Le bureau de la Médiatrice de la République vient de publier un manuel destiné à aider dans leurs démarches tous les citoyens qui veulent revenir au pays après un long séjour à l’étranger. Ce sont en priorité les Tchèques vivant actuellement au Royaume-Uni qui sont concernés par ce nouveau manuel. La perspective du Brexit motive en effet certains d’entre eux à rentrer.
Originaire de Liberec et installé à Peterborough, Petr Torák dirige également l’ONG Compas, qui aide les Roms tchèques et slovaques émigrés dans cette ville de l’Est de l’Angleterre.
« Ce document a pour objectif d’aider les Tchèques qui veulent rentrer, pour tout ce qui concerne l’inscription des enfants à l’école, la recherche d’emploi, les allocations sociales, la retraite et d’autres démarches administratives qui les attendent à leur arrivée en Tchéquie. Il y a aussi des informations sur les démarches à faire avant de quitter le Royaume-Uni, notamment la désinscription de l’école, les impôts, la sécurité sociale et autres… »
Petr Torák et sa famille ont demandé l’asile à Londres en 1999, après une série d’attaques xénophobes en République tchèque, à une époque où bon nombre de Roms ont fait un choix similaire.
« Il n’est pas facile de dire aujourd’hui combien de personnes envisagent de quitter le Royaume-Uni à cause du Brexit et de rentrer en Tchéquie. Je ne peux que parler de Peterborough et de la communauté avec laquelle je travaille ; je pense que cela va concerner plusieurs centaines de personnes. Mais bien sûr des centaines d’autres ne pourront plus légalement rester outre-Manche car ils ne rempliront pas les critères. »
Le parcours de Petr Torák est assez exceptionnel – après avoir obtenu son permis de travail, il a intégré la police anglaise et a même été décoré de l’ordre de l’empire britannique pour services rendus à sa communauté de Peterborough.
Sur la centaine de milliers de Tchèques vivant aujourd’hui au Royaume-Uni, plus de la moitié seraient des Roms, selon des estimations difficilement vérifiables.
« Pour ceux qui veulent rentrer, je pense que le plus gros problème sera le logement. Les gens voudront habiter dans la région d’où ils sont partis ou alors habiter là où ils pourront trouver du travail. Cela va être un obstacle aussi à cause de l’attitude de la société majoritaire. En Grande-Bretagne, ils sont habitués à ce que personne ne s’occupe de savoir à quelle minorité ethnique ils appartiennent, quelle est leur orientation sexuelle ou leur couleur de cheveux. Je pense qu’au retour ils vont à nouveau sentir un comportement différent, une approche différente des gens. »Alors que la classe politique britannique est en train de se fracasser sur le mur du Brexit, les Tchèques du Royaume-Uni restent dans le doute. Ils devraient pouvoir rester légalement sur le territoire britannique même en cas de séparation sans accord entre Londres et Bruxelles, en tout cas provisoirement.
Après, il faudra faire une demande de permis de séjour ou de naturalisation – mais obtenir un passeport britannique est un processus relativement long et onéreux (plus de 1000 livres).