Crise gazière : pas de panique en République tchèque

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Depuis l’ordre donné, mercredi, par Vladimir Poutine aux dirigeants de Gazprom de fermer les vannes des gazoducs qui transitent par l’Ukraine et desservent l’Europe, la République tchèque n’est plus approvisionnée en gaz russe. Une situation embarrassante mais pas catastrophique pour autant. A la différence d’autres pays, comme la Bulgarie ou la Slovaquie voisine, la République tchèque n’est en effet pas entièrement dépendante des livraisons en provenance de Russie. En outre, des mesures ont d’ores et déjà été prises pour faire face à la situation.

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Depuis 1997 et la signature d’un accord pour vingt ans avec le consortium de producteurs norvégiens GFU, la République tchèque n’est plus exclusivement dépendante de la Russie pour son approvisionnement. Il n’en demeure pas moins que le gaz russe continue de couvrir environ 80 % de la consommation tchèque annuelle.

Si elle est donc ennuyeuse, la décision prise par Moscou de suspendre ses fournitures via l’Ukraine n’a encore aucune retombée néfaste en République tchèque. Et ce d’autant moins que le pays possède des réserves de gaz pour une quarantaine de jours. Ainsi, mercredi, la société importatrice RWE Transgas a distribué sans problème 57 millions de mètres cubes d’un gaz provenant à la fois de Norvège et de ses stocks. Une quantité qui, selon le directeur commercial de la société, Tomáš Varcop, suffit pour répondre à la consommation moyenne quotidienne des débiteurs tchèques :

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« Nous supposons que ce chiffre ne devrait pas évoluer dans les jours à venir. Pour autant, nous avons pris la décision d’informer nos clients qui ont un débit annuel supérieur à 5 millions de mètres cubes de gaz qu’ils se préparent à l’éventualité d’être sollicités afin de réduire leur débit. Toutefois, nous espérons que cette éventualité ne se produira pas et nous faisons pour cela tout ce qui est en nos moyens. »

Un cas de figure qui n’a toutefois encore rien d’une réelle menace à l’heure actuelle, comme l’a confirmé le porte-parole de RWE Transgas, Martin Chalupský :

Martin Chalupský,  photo: CTK
« Nous sommes en mesure de couvrir dans leur intégralité les besoins en gaz de tous nos clients en République tchèque. C’est uniquement en cas de nouveaux problèmes techniques inattendus ou si les températures venaient à baisser de façon dramatique que nous devrions mettre en place le deuxième degré de régulation. C’est-à-dire que nous serions contraints de réduire nos livraisons pour les plus grands clients industriels en République tchèque. »

Et pour ne pas en arriver à une telle extrémité et en attendant un retour à la normale dans les relations entre la Russie et l’Ukraine, les sociétés gazières tchèques ont sollicité la Norvège et l’Allemagne afin qu’elles augmentent le volume de leurs livraisons quotidiennes de gaz. Une demande qui a été entendue et, dès jeudi, la République tchèque a donc reçu quelques millions de mètres cubes supplémentaires transitant par les gazoducs du nord de l’Europe.