En attendant le gaz russe, la République tchèque dépanne la Slovaquie
L’Europe attend toujours le gaz russe : ce lundi, on attendait encore la signature d’un accord entre Moscou et Kiev, accord qui permettrait enfin à plusieurs pays du continent de recevoir du gaz qui est acheminé grâce à des pipelines installés en Ukraine. La méfiance reste de mise, car Russes et Ukrainiens avaient déjà conclu un accord la semaine dernière sans que la situation ne soit débloquée pour autant.
Les deux parties font durer le suspens depuis plus de deux semaines, alors que l’Europe grelotte et que la situation est alarmante dans plusieurs pays de l'UE, dont la Bulgarie et la Slovaquie, ainsi que dans des pays hors UE comme la Moldavie.
Nous l’avons déjà dit sur notre antenne, la République tchèque a jusqu’ici été relativement épargnée par l’arrêt des livraisons de gaz en provenance de Russie, grâce à des livraisons en provenance de Norvège et d’Allemagne.
C’est ce qui a permis à Prague de dépanner la Slovaquie qui a, elle, été durement touchée. Pour la première fois, le gazoduc Yamal a permis d’acheminer du gaz d’ouest en est alors qu’il ne sert que dans le sens inverse en temps normal.La société tchèque RWE Transgas assure le transit du gaz conformément à un accord conclu avec le français GDF Suez et l'allemand E.ON Ruhrgas qui possèdent des parts dans le premier groupe gazier slovaque SPP.
Cette aide venue de République tchèque a permis au gouvernement slovaque de lever les restrictions imposées à l’industrie du pays et la production a repris dans toutes les usines, notamment dans celle de PSA Peugeot-Citroën, à Trnava, où la production a repris ce lundi matin.« Je crains que même en cas de reprise rapide du transit par l’Ukraine il faille plusieurs jours avant que le gaz n’arrive dans l’UE », a déclaré le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, M. Říman.
D’après les informations fournies par RWE Transgas, il faudra environ une cinquantaine d’heures pour que le gaz naturel russe parvienne sur le sol tchèque, une fois que les vannes seront de nouveau ouvertes.
Cela dit à Prague on reste prudent, et on attend de voir pour y croire. Une chose est sûre : avant cette nouvelle crise du gaz, Prague avait décidé de faire de la sécurité énergétique en Europe une des priorités de sa présidence de l’UE.Désormais cela devient une priorité pour de nombreux pays, avec la diversification des fournisseurs et la diversification des routes d’acheminement, avec plusieurs projets en cours de nouveaux gazoducs.