Crise gouvernementale: les chrétiens-démocrates quittent la coalition, le sort du cabinet entre les mains des communistes
La coalition gouvernementale a donc vécu. Sans surprise, les trois ministres qui représentaient le Parti chrétien-démocrate en son sein ont remis, ce jeudi, leur démission, quittant ainsi un gouvernement tripartite en place depuis les dernières élections législatives de juin 2002. Par ailleurs, à l'issue de leur conférence nationale, les membres de la formation menée par Miroslav Kalousek ont fait savoir qu'ils ne soutiendraient pas le cabinet de Stanislav Gross lors du vote d'une motion de censure, vendredi, à la Chambre des députés.
La réélection, samedi, de Stanislav Gross à la tête de la social-démocratie, réélection perçue comme une marque de confiance des membres du parti et qui semblait pouvoir le conforter dans son fauteuil de Premier ministre, a donc constitué un tournant dans la réflexion des chrétiens-démocrates. Déçus par le choix fait par leur principal partenaire de la coalition, Miroslav Kalousek et les siens ont décidé de passer enfin aux actes et d'appliquer leurs menaces brandies depuis le début. Résultat : Cyril Svoboda, Milan Simonovsky et Libor Ambrozek laissent donc vacant respectivement leur siège de ministre des Affaires étrangères, des Transports et de l'Environnement.
A quelques heures du vote crucial de la motion de censure, l'avenir de la coalition gouvernementale, désormais réduite à une entente entre sociaux-démocrates et unionistes-libéraux, ne dépend donc plus uniquement que de l'option prise par les communistes. Si ces derniers décidaient de se joindre au Parti civique démocrate, principale formation de l'opposition qui a déposé la motion de censure, et aux chrétiens-démocrates, le sort de Stanislav Gross serait scellé, celui-ci étant dès lors contraint de jeter l'éponge. En revanche, s'ils choisissaient d'accorder une « grâce » au Premier ministre, les communistes auraient leur mot à dire, et sans doute pas le moindre, dans la composition et le fonctionnement d'un futur gouvernement minoritaire à la Chambre des députés.