Czech Airlines et Aéroport de Prague : la nouvelle « super holding » de l’Etat tchèque
Afin d’améliorer la situation et même de sauver ČSA/Czech Airlines, le gouvernement a donné son aval, mercredi, au projet de rassemblement de la compagnie aérienne avec l’Aéroport de Prague présenté par le ministère des Finances. L’objectif est la création d’une holding forte et stable de 6 200 employés.
Pour la majorité des analystes du marché, la décision du gouvernement est logique, comme l’explique Jan Procházka, de la société de courtage Cyrrus :
« Une telle holding permet la formation d’une société qui possèdera une position forte sur le marché à l’aéroport de Prague-Ruzyně. Je comprends la démarche du gouvernement. Son idée est de mettre en commun deux entreprises qui possèdent certaines activités synergiques et peuvent donc profiter de cette union pour réaliser des économies. Mais le problème est qu’il ne s’agit pas de la fusion de deux entreprises aussi fortes l’une que l’autre. Il y a d’un côté l’Aéroport de Prague, qui génère 40 millions d’euros de bénéfice net par an, et de l’autre Czech Airlines, qui en perd au moins autant, pour ne pas dire beaucoup plus. »
En 2009, ČSA, dont l’activité représente actuellement environ 45% du trafic à l’aéroport de Prague, a accusé un bilan négatif de 155 millions d’euros et n’a dû sa survie qu’à un prêt de 100 millions d’euros et à la vente d’une grande partie de ses biens.
Le regroupement sous un même drapeau de ČSA et de l’Aéroport de Prague n’est cependant pas vu d’un bon œil par les autres compagnies aériennes présentes dans la capitale tchèque. Celles-ci dénoncent une concurrence déloyale et un conflit d’intérêts et entendent s’en plaindre auprès des autorités européennes. Mais, tout en reconnaissant qu’elle était inhabituelle, le ministère des Finances a assuré que la coopération de la compagnie aérienne et de l’aéroport ne constituait pas une infraction à la législation européenne. Par ailleurs, le gouvernement a indiqué qu’il envisageait toujours de privatiser ČSA, le rapprochement avec l’Aéroport de Prague devant permettre à la compagnie aérienne d’être prête à la vente d’ici à trois ans.