D1, la principale autoroute tchèque est un chantier perpétuel

L'autoroute D1, photo: Petr Jansa / ČRo

Projet ambitieux en cours de réalisation depuis mai 2013, la rénovation de la D1 (« D jednička » comme l’appellent les Tchèques), plus importante autoroute tchèque, ne cesse de faire jaser. Environ 100 000 automobilistes empruntent quotidiennement le principal axe de communication du pays qui relie notamment Prague à Brno. Malgré les longs travaux entrepris, son état reste très critique.

L'autoroute D1,  photo: ČTK
La D1 (aussi dite « Brněnská » - «de Brno») est la plus ancienne autoroute en Tchécoslovaquie : elle est aussi la plus longue, la plus fréquentée, la plus encombrée, la plus dangereuse et la plus mauvaise. Autant de qualificatifs à connotation négative pour la voie de transport qui assure la jonction entre les deux plus grandes villes du pays, entre la Bohême et la Moravie. Si la décision de la construire a été prise en 1938, mais ce n’est qu’un an plus tard, sous le Protectorat allemand de Bohême et Moravie que les premiers travaux ont été entrepris.

Sa première modernisation débute dans les années 1996-1999 en raison de l’état critique de la route. Attaché de presse de la Direction des routes et des autoroutes (ŘSD) en charge du projet, Jan Rýdl commente la situation actuelle et ses principaux enjeux :

« L’état actuel de l’autoroute est effectivement particulièrement mauvais, parce que cela fait déjà dix ans que l’autoroute aurait dû être rénovée. Malheureusement, nous sommes dans une situation qui nous contraint à réparer au fur et à mesure certains tronçons sur lesquels les travaux de rénovation sont devenus indispensables et ne peuvent plus attendre. »

Jan Rýdl,  photo: Archives de ŘSD
L’autoroute aura une surface goudronnée conforme aux normes du transport au XXIe siècle. Par ailleurs, le projet prévoit des améliorations de la sécurité et de la prévention, deux objectifs-clés, ainsi qu’une réduction du bruit et des embouteillages grâce au système 2+2 (2 voies par chaussée). La rénovation devrait avoir également un impact économique, concrètement la création d’emplois. Certains tronçons de l’autoroute ne sont pour l’heure pas accessibles pour la machinerie lourde, ce qui défavorise les investissements dans certaines régions et fait ainsi stagner le développement économique du pays. Jan Rýdl explique le déroulement des travaux :

« Actuellement, nous travaillons sur quatre tronçons, parmi lesquels deux seront prêts cette année ; les deux autres seront achevés l’année prochaine. Notre objectif est que les travaux ne s’enchaînent pas les uns après les autres et ainsi compliquer le moins possible le trafic. »

L'autoroute D1,  photo: Petr Jansa / ČRo
Il n’en demeure pas moins que ces travaux provoquent beaucoup d’embouteillages sur l’autoroute, un facteur particulièrement gênant pour les chauffeurs, le passage de l’autoroute entre Prague et Brno faisant partie du quatrième corridor européen Berlin/Nürnberg -Budapest -Istanbul, qui est également le principal axe de communication depuis la Pologne jusqu’au Sud de l’Europe et de l’est à l’ouest de celle-ci.

Officiellement, la fin des travaux est prévue pour 2020 avec un budget estimé à 14 milliard couronnes (environ 510 millions d’euros). Actuellement, il reste environ 150 kilomètres à rénover sur les 350 que compte l’autoroute...