De la mine au Ballon d’or, le destin hors normes du « Chevalier du football » Josef Masopust

Josef Masopust lors de la remise de son Ballon d’or, photo: Klub přátel Josefa Masopusta

Premier footballeur tchèque et de l’Europe de l’Est à s’être vu décerner le Ballon d’or, vice-champion du monde en 1962, élu meilleur joueur tchèque du XXe siècle, Josef Masopust aurait fêté ses 90 ans ce mardi 9 février.

La statue de Josef Masopust devant de stade du Dukla,  photo: Cloudz679,  CC BY-SA 4.0

Statufié de son vivant devant l’entrée du stade du Dukla, son club de toujours, sur les hauteurs de Prague, un honneur qu’il n’avait d’ailleurs que très modérèment apprécié, considérant que le succès d’un joueur dans un sport collectif ne peut être détaché de celui de ses partenaires, Josef Masopust a été une des grandes figures du football mondial dans les années 1950 et 1960.

En 2004, Pelé en personne, qui avait croisé son chemin sur les terrains de la Coupe du monde 1962 au Chili mais aussi avec Santos lors des légendaires tournées du Dukla en Amérique, avait intégré le meneur de jeu tchèque dans sa liste des 100 joueurs célèbres ayant maqrqué leur génération. Un autre jour, le « Roi du football » qualifia son ancien adversaire, dont il affirmait qu’il jouait comme un Brésilien, de « Chevalier du football ».

Josef Masopust,  photo: Study1919 / Klub přátel Josefa Masopusta,  CC BY-SA 4.0 International

Né en 1931 dans les environs de Most, en Bohême du Nord, dans un village englouti dans les années 1950 par l’expansion de l’exploitation minière dans la région, Josef Masopust, malgré les nombreux titres et honneurs, avait le succès aussi modeste que ses origines. Formé à Most et au FK Teplice, où il fit ses premières armes dans l’élite tchécoslovaque, c’est au Dukla Prague, le club de l’armée, qu’il vécut les plus belles années de sa carrière.

Son palmarès ? Huit titres de champion national à une époque où le championnat tchécoslovaque comptait parmi les meilleurs en Europe et où les joueurs de l’Est ne partaient pas dans les clubs plus riches de l’Ouest, un titre de vice-champion du monde en 1962, une médaille de bronze à l’Euro 1960 en France (deux compétitions qu’il a achevées en étant élu dans l’équipe-type du tournoi), 63 sélections sous le maillot de la Tchécoslovaquie, quelques autres de prestige avec des sélections mondiales et européennes,  et des dizaines d’épiques rencontres européennes dont les joutes ont fait frissonner le public pragois.

Plus tard, autorisé à 37 ans par le régime communiste à quitter le pays, Josef Masopust acheva sa carrière en Belgique, au Crossing de Molenbeek, qu’il contribua à faire monter en première division.

Josef Masopust,  photo: Alžběta Švarcová,  ČRo

Reconverti entraîneur, il mena Zbrojovka Brno au seul titre de champion de Tchécoslovaquie de son histoire en 1978. Après quatre saisons, au début des années 1980,  sur le banc du club d’Hasselt, dans une région flamande où sa fille Ivana, excellente joueuse de tennis, se maria et vit toujours depuis, Josef Masopust prit en mains la sélection tchécoslovaque. Avec moins de succès, il est vrai, la Reprezentace ne parvenant à se qualifier ni pour la Coupe du monde 1986, ni pour l’Euro 1988.

Josef Masopust est décédé le 29 juin 2015 à Prague, des suites d’une longue maladie. Symbole du lien qui l’unissait au Dukla Prague, c’est sur la pelouse du stade Na Julisce que s’était tenue la cérémonie d’adieu, en présence de nombreuses personnalités du monde du sport tchèque venues lui rendre un dernier hommage. Il y a dix ans, à l’occasion de ses 80 ans, Radio Prague International lui avait consacré une émission spéciale.

Photo: Michaela Danelová,  ČRo
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