Débat politique et public sur le radar américain en Tchéquie

La question de l'implantation d'une base anti-missiles américaine en Europe centrale dont ferait partie un radar installé en République tchèque continue à diviser aussi bien la scène politique que l'opinion publique.

Sur la scène politique, tout semble clair : les partis gouvernementaux sont pour la construction d'un radar américain sur un terrain militaire situé au sud-ouest de Prague. Le vice-premier ministre aux Affaires européennes, Alexandr Vondra, a déclaré dimanche, à la télévision publique, qu'il ne pouvait envisager que la République tchèque réponde autrement que par un « oui » à la demande américaine d'installer ce radar sur le territoire tchèque. Le Premier ministre, Mirek Topolanek devrait présenter cette position à Bruxelles et le président de la République, Vaclav Klaus, l'évoquera aussi lors de son voyage, cette semaine, aux Etats-Unis. Pourtant, même au sein de la coalition gouvernementale, il existe certaines différences de vue. Les Verts sont pour des discussions dans le cadre de l'OTAN et seraient pour l'organisation d'un référendum sur la question, bien qu'il existe des doutes sur le niveau d'information de l'opinion, comme l'exprime le porte-parole du parti, Ondrej Liska :

« La question est de savoir si nous disposons d'assez d'informations pour décider lors d'un référendum. Il ne serait pas juste, en effet, de donner aux citoyens la possibilité de se prononcer lors d'un référendum, sans leur fournir le maximum d'informations. »

Le manque d'informations, c'est ce que critique le vice-président social-démocrate de la Chambre des députés, Lubomir Zaoralek et ce qui influence les sondages. D'après l'agence STEM en effet, 70 % des Tchèques seraient contre la construction du radar américain, et 70 000 personnes ont déjà signé une pétition des Jeunes communistes. La social-démocratie serait pour un référendum et les communistes pour remettre la décision à plus tard, après les présidentielles de 2008. Les maires des communes concernées par l'implantation du radar demandent aussi au gouvernement de leur fournir des informations concrètes avant de répondre à la demande des Etats-Unis. Ce dimanche, à la télévison, l'ambassadeur américain, Richard Graber, a mis fin aux spéculations sur le choix de l'Europe centrale pour la base anti-missiles : son financement est assuré et les Etats-Unis la construiront que leur gouvernement soit républicain ou démocrate.