L’OTAN soutient timidement le bouclier antimissile américain en Europe

Karel Schwarzenberg (à droite) au cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères au siège de l'OTAN à Bruxelles, photo: CTK

Du bout des lèvres, les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN ont exprimé mercredi leur soutien au déploiement en Pologne et en République tchèque du bouclier antimissile américain - « contribution substantielle à la protection des Alliés » - en dépit de la forte opposition de la Russie. Même si la formulation reste vague, Prague s’estime satisfait de cette nouvelle étape.

Karel Schwarzenberg  (à droite) au cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères au siège de l'OTAN à Bruxelles,  photo: CTK
Dans le communiqué final de la réunion des ministres des Affaires étrangères tenue mercredi au siège de l'OTAN on peut lire que « comme toutes les options prévoient l’implantation en Europe de moyens de défense antimissile des Etats-Unis, nous prenons note du développement pertinent que constitue la signature d’accords par la République tchèque et la République de Pologne avec les Etats-Unis en ce qui concerne ces moyens ». Une formulation suffisante pour Karel Schwarzenberg, chef de la diplomatie tchèque :

« Mon travail et le travail de mes collaborateurs depuis l’année dernière a été d’abord de conclure les accords avec la partie américaine et ensuite de s’entendre pour que ce projet soit inclus dans les infrastrucures de l’OTAN. Et c’est ce qui est maintenant confirmé. »

Ondřej Liška,  photo: CTK
Mais à Prague, même pour certains membres du gouvernement, le communiqué final de la réunion de l’Otan ne signifie pas « l’otanisation » complète du projet américain. Ondřej Liška, vice-président du parti des Verts et ministre de l’Education :

« La seule conclusion qui pourrait être importante, c’est une décision de l’OTAN selon laquelle le bouclier antimissile américain sera intégré dans le système de l’alliance de l’Atlantique Nord. Et cette décision n’a pas encore été prise. »

Et pour l’opposition tchèque, hostile à l’installation du radar en Bohême, la réunion de mercredi ne change pas grand-chose. Selon Jiří Paroubek, le chef du Parti social-démocrate, le communiqué publié à Bruxelles ne représente pas « une avancée significative » de la position de l’OTAN.