Déconfinement : les Tchèques commencent à réentrevoir le bout du tunnel
Avec l’amélioration de la situation épidémiologique, la vie revient peu à peu à la normale en République tchèque. Jeudi, le ministre de l’Industrie et du Commerce a présenté les conditions auxquelles le déconfinement envisagé devrait pouvoir progressivement s’effectuer. Dès le 3 mai, commerces et services devraient ainsi reprendre leur activité.
Il faut reconnaître à la Russie au moins un mérite, comme le notait cette semaine sur un ton ironique le site Novinky.cz : même sans le vaccin Spoutnik V, dont l’idée d’une adoption a pour l’instant été abandonnée, celui d’avoir fait pratiquement disparaître, ne serait-ce que le temps de quelques jours, l’épidémie de coronavirus du paysage médiatique tchèque.
Mais si le Covid est passé au second plan, c’est aussi parce que la situation épidémiologique continue de s’améliorer en République tchèque.
Certes, en cette fin de semaine, près de 3 700 personnes restaient encore hospitalisées, parmi lesquelles un peu plus de 800 dans un état grave. Et on se souvient ici que l’ancien ministre de la Santé Jan Blatný a souvent répété qu’aucun assouplissement notable des mesures de restriction ne pourrait être envisagé tant que le nombre de personnes hospitalisées ne serait pas redescendu en dessous de la limite des 3 000. Soit donc pas avant la fin du mois d’avril, toujours selon lui.
La fin avril, nous y voici bientôt, et l’amélioration régulière de la situation sanitaire depuis le début du mois de mars, lorsqu’elle a atteint un pic de gravité, montre que le ministre ne s’est somme toute pas beaucoup trompé dans ses prévisions. Tous les indicateurs affichent une tendance à la baisse.
Jeudi, ainsi, « seuls » 2 615 nouveaux cas de contamination ont été dépistés dans le pays, soit 20% de moins que la semaine dernière. C’est aussi le total d’infections le plus faible enregistré en l’espace d’une journée depuis le 29 septembre, quand tout ou presque était encore ouvert en République tchèque.
C’est pourquoi le ministre de l’Industrie et du Commerce, Karel Havlíček, a présenté le plan mis sur pied par le gouvernement pour assouplir ou supprimer les diverses restrictions en fonction de l’évolution sanitaire.
Concrètement, c’est un ensemble de six « paquets » qui sont envisagés pour la réussite de ce déconfinement, qui sera territorialisé. Ainsi, les commerces, marchés et les services de soins corporels (comme les salons de coiffure) ou encore de soins animaliers devraient pouvoir rouvrir leurs portes à compter du lundi 3 mai. A condition toutefois de respecter certaines règles hygiéniques très strictes, notamment pour les clients la présentation à l’accueil d’un test Covid négatif - antigénique ou PCR - d’un document de vaccination ou encore attestant que la personne a été malade au cours des 90 derniers jours.
Chaque lundi, une analyse de l’évolution de la situation épidémiologique dans chaque région sera faite par le gouvernement, avant que, le jeudi, ne soient éventuellement confirmées les nouvelles levées de restrictions ou mesures d'assouplissement. La principále condition à tout cela, dans un premier temps, sera que le taux d’incidence hebdomadaire soit considéré comme « faible », c’est-à-dire inférieur à 100 nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants.
Dès ce lundi, les écoles maternelles pourront ainsi de nouveau accueillir les enfants dans trois des quatorze régions du pays où c’est déjà le cas. Cette réouverture fait suite à celles, déjà, le 12 avril, dans le cadre de la première étape de déconfinement, des classes du premier niveau de l’enseignement primaire et des grandes sections de maternelle. De même, les expositions en plein air des musées et galeries seront de nouveau autorisées.
Pour la levée des autres principales restrictions, comme la réouverture par exemple des terrasses de bars et restaurants, partiellement des lieux d’hébergement, des théâtres et concerts en plein air ou encore le retour du public dans les stades, il faudra néanmoins encore attendre quelque temps. Et notamment que le taux d’incidence hebdomadaire descende en dessous de 75 nouveaux cas de contamination pour 100 000 habitants. Un objectif dont on est encore très éloigné, puisque jeudi, selon le ministre, à l’échelle nationale, ce chiffre était de 177.