Dégâts des inondations en Bohême : une pluie de chiffres et d’estimations
Tandis que la décrue semble s´amorcer dans la majeure partie du territoire, le gouvernement tchèque a annoncé que les impôts n´augmenteraient pas à la suite de ces inondations. Le Premier ministre Petr Nečas affirme que le budget de l´Etat sera à même de soutenir l´effort de réparation et de reconstruction. Mais il faudra encore du temps pour évaluer précisément l’ampleur des dégâts.
Comme à l’accoutumée, les premières estimations concernant les dommages occasionnés par ces crues se révèlent très approximatives et font l’objet d’interprétations diverses et variées. Ainsi, le ministère de l’Agriculture évalue les dégâts subis par les agriculteurs aux alentours de deux milliards de couronnes (environ 80 millions d’euros). Mais un rapport de la Chambre Agricole nuance cette estimation qui ne tiendrait pas compte des pertes subies par les pêcheurs.
Toute conclusion trop hâtive semble donc à rejeter et le bilan matériel restera provisoire pour quelques temps encore. Ministre de l’agriculture, Petr Bendl prévient :« Les inondations ne sont pas encore terminées. La situation est encore critique dans le nord de la République tchèque et nous devons attendre que les eaux baissent et reviennent à leur niveau normal pour obtenir des chiffres exacts. »
Aussi, les impacts indirects de ces inondations, encore imperceptibles, devraient se faire sentir à long terme. Selon le directeur de la Chambre Agricole, Jan Veleba, les crues auraient un double effet négatif dans les régions rurales :
« En premier lieu, la surface agricole s’amoindrit progressivement. En moyenne, à peu près sept hectares de terres arables disparaissent chaque jour. D’autre part, cela entraîne un changement profond du modèle de culture agricole. Depuis 20 ans en zone rurale, ce sont 540 000 hectares d’espaces fertiles qui ont ainsi disparu. »Le prix des denrées alimentaires est également en jeu. Jan Veleba pense que les pertes agricoles seront reflétées dans le prix des fraises et des légumes en général, ce qui est susceptible d´augmenter le volume des importations.
Le coût du logement devrait aussi etre affecté par les évenememts récents. Les propriétés qui ont été touchées par les inondations risquent d’être dépréciées. Les professionnels de l´immobilier rappellent que les prix ont baisssé de dix pour cent apres les inondations de 2002.
Toutefois, certains économistes s´efforcent de trouver une source d´espoir en soulignant un impact potentiellement positif sur le secteur du bâtiment, qui devrait avoir un rôle prépondérant à jouer lors de la phase de reconstuction.Au delà de ces chiffres demeure la question de la prévention des risques liés aux crues. Compte tenu de la vraisemblable répétition de ces phénomènes dans le futur, de nombreuses voix se font entendre pour réclamer la mise en place d´une carte détaillée des zones inondables afin de limiter la construction de nouveaux bâtiments dans ces espaces à risques.