Déjà dix ans depuis la disparition d'Olga Havlova
Il y a dix ans, le mois de janvier était aussi froid que celui que nous vivons actuellement. Pourtant, cela n'avait pas empêché des milliers et milliers de personnes de venir à la chapelle de l'aile sud du Château de Prague pour rendre un dernier hommage à celle que beaucoup appelaient « Madame Olga ». Olga Havlova, l'épouse du premier président de la République tchèque indépendante, Vaclav Havel, n'était plus.
A côté de ses obligations officielles, en tant qu'épouse du chef de l'Etat, elle se donna toute entière au domaine social, s'intéressant aussi bien aux handicapés qu'aux personnes du troisième âge. De ses voyages à l'étranger, elle rapportait souvent des cadeaux, des dons... Tout allait à la fondation. Olga Havlova disait :
Olga Havlova n'avait certainement pas eu la vie facile. Epouse d'un des dissidents les plus actifs et les plus mal vus, sous le régime communiste tchécoslovaque, elle était connue pour son calme, son courage à supporter les coups durs, son soutien sans limite aux activités de son mari et à la cause pour laquelle il luttait. Elle le rencontra au théâtre où elle travaillait comme ouvreuse et ne le quitta plus. Elle fut son soutien aussi pendant les temps difficiles de la Révolution de velours, en 1989. Après la chute du régime communiste, elle a voulu contribuer à la promotion des principes de la pensée démocratique. Elle s'intéressa surtout à la condition des exclus de la société, au respect des droits de l'homme, aux questions d'ordre social. Pour cela, elle fonda le Comité de bonne volonté destiné justement à l'aide aux personnes en détresse. Le comité fut bientôt élargi à la Fondation d'Olga Havlova. « Il ne faut pas rester assis sur l'argent, il faut distribuer au plus vite aux démunis. » Olga Havlova n'était pas un fervent de la plume comme son mari, elle n'a pas laissé de mémoires, de publications derrière elle. Inutile... Elle est restée et restera toujours dans les mémoires l'un des symboles de la dissidence, de la Révolution de velours, la première « première dame » de l'ère post-communiste.