Presse : le non tchèque à l’accueil de jeunes réfugiés orphelins trois ans après

Photo: U.S. Department of State, Flickr, public domain

Cette nouvelle revue de presse rappelle d’abord l’échec d’une initiative en faveur de l’accueil en Tchéquie d’orphelins syriens. Les turbulences autour de la vaccination est un autre sujet traité. Un regard ensuite sur l’excellence de scientifiques tchèques en lien avec l’épidémie de coronavirus. On dira aussi que la Bulgarie est aujourd’hui une destination prisée de skieurs tchèques. Un bref souvenir enfin consacré à une Première dame pas comme les autres, Olga Havlová.

Tandis qu’une partie des pays de l’Union européenne avait décidé de prendre en charge 1600 jeunes réfugiés qui survivaient dans des conditions déplorables dans des camps en Grèce, la Tchéquie continue de refuser les enfants qui ne sont pas accompagnés. Le site hlidacipes.org rappelle :

« C‘est en 2018 que l’eurodéputée chrétienne-démocrate Michaela Šojdrová a secoué la scène politique locale en proposant d’accueillir en Tchéquie une cinquantaine d’orphelins syriens qui se trouvaient dans des camps pour réfugiés en Grèce ou au Liban. Une initiative qui a échoué, car elle s’est heurtée à un non catégorique de la part du Premier ministre Andrej Babiš et du Ministère de l’Intérieur qui disaient : la Tchéquie aide sur place. Selon un autre de leurs arguments, ces adolescents pourraient représenter un risque sécuritaire pour le pays ».

Le commentateur indique que la position d’une grande partie de la société civique est à ce propos foncièrement différente. Pourtant, à l’approche des élections législatives du mois d’octobre, on ne peut pas s’attendre à ce que les dirigeants politiques s’en préoccupent.

Si, aujourd’hui, la question de la migration a disparu du débat public, elle n’a en revanche de cesse d’alimenter les fausses nouvelles qui circulent en chaîne sur les réseaux sociaux. Le site hlidacipes.org rapporte qu’une des dernières de celles qui ont un grand retentissement prétend, par exemple, que la Tchéquie s’apprêterait à héberger des milliers de réfugiés de pays musulmans. L’infox prétend qu’un grand camp serait d’ores et déjà édifié à cette fin en catimini à Prague, à l’initiative du parti des Pirates.

La Tchéquie et d’autres pays à la traîne en matière de la vaccination

Photo: ČTK/Luboš Pavlíček

« Le vaccin contre le Covid-19 devait sauver le monde, mais il donne du fil à retordre », titrait un texte publié sur le site aktualne.cz en rapport avec les tracasseries qui accompagnent la vaccination et ce pas seulement en Tchéquie. Son auteur a écrit :

« La crise du Covid-19 étant un malheur global, il faudrait l’affronter avec des armes globales, des forces unies et une coordination de tous les sujets concernés. Dans la vie pratique cependant, c’est le contraire qui est vrai. Les problèmes qui surgissent à l’heure actuelle en lien avec la distribution des vaccins l’illustrent clairement. Tous les Etats du monde touchés par l’épidémie de coronavirus sur les plans économique et social considéraient la vaccination comme la principale arme contre la nouvelle maladie. La vitesse avec laquelle le vaccin a pu être développé est impressionnante. Dans cette phase, le vaccin était une grande idée qui unissait. Mais dès qu’il est devenu un produit, une marchandise, un objet commercial, il a fait l’objet de discordes ».

Selon le commentateur du site aktualne.cz, ce constat ne s’applique pas uniquement à la « petite » République tchèque. « Un peu partout dans le monde, le vaccin appelé à devenir un remède largement accessible représente une commodité exclusive destinée prioritairement à tous ceux qui savent se débrouiller », écrit-il avant de souligner :

« L’épidémie de coronavirus est une dure épreuve pour les institutions d’Etat, ainsi que pour leur capacité à partager un cadre de civilisation commun. Or, ce dernier est le seul qui permet de combattre non seulement le coronavirus, mais aussi de faire front aux menaces comme le changement climatique ou la migration en masse ».

L’épidémie de coronavirus et les scientifiques tchèques

Photo: Daniel Špaček/Neuroncollective

La crise n’apporte pas seulement de mauvaises nouvelles, des doutes et des angoisses. C’est du moins ce qu’estime un commentateur du site info.cz selon lequel l’épidémie de coronavirus a confirmé les capacités et les talents des scientifiques tchèques en matière de biotechnologies. « Une grande occasion pour l’avenir à ne pas rater », signale-t-il :

« La biochimie, la physique chimique, la biologie moléculaire, les nano technologies et les domaines médicaux apparentés, autant de disciplines d’excellence de la science tchèque. L’épidémie a permis au public de faire connaissance des scientifiques tchèques qui participent à la recherche mondiale sur le coronavirus, à la production des vaccins et fait savoir que chez nous, nous développons des nano masques et des méthodes de dépistage. Toutefois, outre ces scientifiques que l’épidémie a rendu célèbres, car leur travail est directement lié à l’élimination de cette menace, il en existe beaucoup d’autres qui se consacrent avec succès aux dites ‘life sciences’ ».

En mettant à profit cet immense potentiel scientifique, la Tchéquie pourra améliorer la qualité de la vie de ses habitants et encourager sa croissance économique. Selon le commentateur du site info.cz, il s’agit d’une évidence à laquelle l’opinion publique doit être sensibilisée pour que la science tchèque devienne une grande source de fierté nationale. « Ce ne sont pas uniquement les succès des hockeyeurs qui méritent d’être applaudis », écrit-il.

La Bulgarie, une destination prisée de skieurs tchèques

Un station de ski en Bulgarie,  photo: bdmundo/Bansko ski resort,  CC BY-SA 2.0

Une mauvaise nouvelle pour des milliers d’amateurs tchèques de ski : les stations de ski et les pistes demeurent fermées en Tchéquie, tout comme presque partout en Europe. Tandis qu’une partie de ceux qui aiment dévaler chaque hiver les pistes dans les Alpes a cette année capitulé, d’autres ont décidé de s’orienter vers des destinations peu connues. C’est ainsi qu’ils commencent à découvrir ou à redécouvrir la Bulgarie. Le quotidien Mladá fronta Dnes rapporte :

« Les pistes bulgares sont l’unique endroit en Europe où il est possible de faire du ski sans l’obligation d’un test covid négatif, ce dont les Tchèques commencent à profiter largement. Les agences de voyage locales confirment en effet un très grand intérêt pour les voyages qui sont organisées à cette fin, par avion ou par bus, et qui en plus sont assez bon marché. »

Le Ministère des Affaires étrangères, quant à lui, ne recommande pas ces voyages, sauf en cas de nécessité. Le quotidien Mladá fronta Dnes fait en outre part de l’intérêt accru des Tchèques, cet hiver, pour les destinations comme l’Egypte, les Emirats arabes unis ou les Maldives.

Olga Havlová – une Première dame pas comme les autres

Olga Havlová,  photo: ČT24

En mémoire du décès d’Olga Havlová, première épouse du chef d’Etat Václav Havel, le 27 janvier 1996, le journal Lidové noviny de ce mardi s’est souvenu :

« Le rôle de la Première dame n’était pas ce qu’Olga Havlová aurait voulu tenir, car elle ne cherchait pas à attirer l’attention et n’aimait pas les officialités. Sachant pourtant qu’elle devait relever le défi, elle s’est acquittée de ce rôle à la perfection. Elle est allée plus loin encore en fondant au début des années 1990 une des premières grandes associations caritatives créées après la chute du régime communiste, tant dans l’ancienne Tchécoslovaquie que dans d’autres Etats du bloc soviétique. Cette association poursuit encore aujourd’hui avec succès sa mission. »

La note publiée dans Lidové noviny remarque qu’Olga Havlová a obtenu pour ses activités nombre de prix et de distinctions, dans le pays et à l’étranger. « Ce qui la distingue pourtant le plus des autres ‘Premières dames’ tchèques, ce sont la popularité et l’appréciation dont elle jouissait auprès de la population », souligne son auteur. Par ailleurs, la longue file d’attente des gens qui patientaient par une journée hivernale glaciale pour lui rendre au Château de Prague un ultime hommage en dit long.