Dernières négociations avant le sommet historique de l'UE à Copenhague
A l'occasion du sommet de Copenhague, ces 12 et 13 décembre, dix pays candidats, dont la République tchèque, seront officiellement invités par les Quinze à les rejoindre et à adhérer, ainsi, à l'Union européenne. Mais avant ce rendez-vous dans la capitale danoise, et après des années d'âpres négociations, Prague a encore quelques revendications de dernière minute à faire valoir auprès de Bruxelles.
Au-delà de l'élargissement historique de l'Union européenne à dix nouveaux membres, élargissement programmé à l'horizon 1er mai 2004, le sommet de Copenhague, jeudi et vendredi, sera marqué par l'entérinement des dernières négociations menées depuis plusieurs années entre Bruxelles et les dix pays candidats à l'adhésion. Des négociations d'ordre esentiellement financier, économique, qui décideront des conditions sous lesquelles chacun des candidats intégrera les rangs de l'Union européenne. Dores et déjà, Bruxelles affirme être parvenu à un accord avec les gouvernements de six pays candidats, dont ne font pas partie la Pologne, la Hongrie, Malte et la République tchèque.
La République tchèque, justement, fait montre des réticences les plus audibles. Et pour cause : pendant les trois années qui suivront son entrée dans l'UE, elle sera le pays qui, parmi les dix nouveaux venus, recevra le moins de dotations en provenance de Bruxelles. Des 40 milliards d'euros à répartir sur ces trois ans entre les dix pays, seuls 510 millions étaient initialement destinés aux Tchèques. La dernière proposition conjointe du Danemark et de la Commission européenne, un complément de l'ordre de 185 millions, ferait certes passer ce total à 700 millions. Mais même cette somme ne représente qu'un gain net de 70 euros par habitant, alors que les voisins polonais et slovaques peuvent déjà compter sur un minimum de 165 euros par habitant. Les Danois, actuellements à la tête de la Commission européenne, se défendent en avançant que l'argent est logiquement et justement réparti selon les besoins de chaque pays.
Dans ce contexte, Vaclav Havel, le président de la République, et Vladimir Spidla, le premier ministre, se rendront certes à Copenhague avec l'intention d'obtenir « un petit quelque chose en plus », mais surtout conscients de l'importance symbolique du sommet. Dix nouveaux pays rejoindront une Europe élargie qui devra apprendre à tirer sa richesse de sa diversité culturelle si elle veut aussi faire preuve d'unité