Des bracelets électroniques pour aider les enfants en surpoids
Seule la moitié des adolescents tchèques âgés de 13 ans ont un poids normal, tandis que 15% d’entre eux sont en situation d’obésité. Dans le cadre d’un nouveau programme du ministère de la Santé, un millier d’enfants porteront, pendant un an, un bracelet électronique qui surveillera leur alimentation et encouragera leur activité physique.
« Au cours des vingt dernières années, le nombre d’enfants souffrant de surpoids ou d’obésité a plus que doublé en Tchéquie. (…) Il ne suffit pas de faire du sport organisé. Les enfants ont ces activités par exemple deux fois par semaine, mais entre-temps, ils ne bougent pas. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, ils devraient avoir une activité physique au moins une heure par jour, ce qui est rarement le cas », constate le médecin Tomáš Šebek.
Utiliser des bracelets électroniques pour lutter contre l’obésité infantile est une méthode déjà connue dans de nombreux pays. Le ministère tchèque de la Santé entend faire participer à ce projet, dans un premier temps, un millier d’enfants et une centaine de pédiatres. Chez eux, les enfants seront d’abord examinés, avant de recevoir ensuite gratuitement un bracelet électronique connecté à une application mobile. Ils retourneront ensuite chez le médecin tous les trois mois pour évaluer les résultats de leurs efforts et subir des examens complémentaires.
Le projet BE FIT 24 se concentre sur la prévention de l’obésité et cible donc les enfants de 6 à 11 ans.
Chaque mois, pendant une semaine, l’enfant enregistrera son alimentation dans l’application mobile qui recueillera automatiquement tous les jours son activité physique. Sur la base de ces données, l’application évalue le bilan énergétique quotidien et hebdomadaire de l’enfant. Le programme est basé sur un jeu : si l’apport calorique et la dépense énergétique sont équilibrés, l’enfant gagne une figurine. L’objectif est d’obtenir tous les personnages du jeu et de former une équipe.
Développée par le ministère de la Santé et financée, pendant trois ans, par l’Union européenne, l’application est accessible à tout le monde et téléchargeable sur un bracelet ou une montre Garmin. Si le projet, qui comporte le suivi médical, porte ses fruits, il pourrait être élargi et remboursé par les compagnies d’assurance maladie, a fait savoir le ministre de la Santé.
Depuis plusieurs années, le Comité olympique tchèque (ČOV) cherche, lui aussi, à augmenter l’intérêt des enfants et des jeunes pour la pratique sportive. Lors d’une conférence organisée à l’occasion des Jeux olympiques des enfants et de la jeunesse en Moravie-Silésie, les économistes ont constaté que le surpoids et l’obésité coûtaient à la Tchéquie presque 3% de son PIB (150 milliards de couronnes en 2020 selon les statistiques de l’OMS) et le chiffre risque d’augmenter à 4% d’ici dix ou quinze ans.
Selon le président Petr Pavel qui a participé à la conférence, l’État peut apporter son aide de plusieurs manières, notamment en subventionnant les activités sportives pour les familles défavorisées ou encore en soutenant les entraîneurs, qu’ils soient professionnels ou bénévoles.