Des changements radicaux pour les producteurs et les distributeurs de biens alimentaires

Photo: Archives de Radio Prague

A la mi-décembre, la législation concernant les règles d’étiquetage des denrées alimentaires a changé au sein de l’Union européenne. Si jusqu’à présent les législations des Etats membres étaient diverses, les règles concernant les informations figurant sur l’emballage sont désormais harmonisées. Ce sont à la fois les producteurs et les distributeurs de biens alimentaires ainsi que les restaurateurs qui sont soumis à ces nouvelles obligations d’information. Au niveau national, l’amendement à la loi sur les aliments, entré en vigueur le 1er janvier dernier est considéré comme le « plus important changement législatif depuis l’entrée de la République thèque dans l’Union européenne ».

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Les obligations qui découlent de ces modifications législatives apportent de nombreuses nouveautés. Ainsi, les supermarchés doivent indiquer la liste des cinq pays auprès desquels ils achètent principalement leurs marchandises. Désormais, les clients seront aussi mieux informés de la composition des aliments, même non préemballés, et ce notamment grâce une meilleure visibilité. Dans les rayons des magasins, de même que dans les restaurants et les cafétérias, doit maintenant figurer la liste des allergènes que contiennent différents produits. Le porte-parole du ministère de l’Agriculture, Hynek Jordán, a indiqué :

« Dans le cas où un client le demande, le vendeur est obligé de lui révéler la composition de ces aliments non préemballés, comme le sont les saucisses, le salami, le fromage ou différentes salades. »

Selon le ministère de l’Agriculture, le chrétien-démocrate Marian Jurečka, grâce à cet amendement à la loi, « les consommateurs vont obtenir des informations plus claires sur les produits qu’ils achètent ». L’amendement à la loi devrait ainsi améliorer la sécurité alimentaire, et faciliter la surveillance du marché. L’aspect et le texte des emballages apparaissent plus compréhensibles. Hynek Jordán poursuit dans ce sens :

« Toutes les informations sur la composition, sur la date d’expiration, sur le mode d’emploi, doivent être inscrites sur l’emballage avec des lettres d’au moins 1,2 millimètres. C’est ce qui faisait partie des nombreux reproches émis par les personnes âgées ou par les personnes malvoyantes. »

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Toutefois, selon le spécialiste des politiques agricoles Petr Havel, les étiquettes entières ne tiennent pas sur certains aliments, et les producteurs doivent donc y joindre d’autres brochures d’informations, ce qui peut alors davantage déconcerter et encombrer le client Les organes de contrôle des aliments connaissent également quelques changements. Mise à part la Chambre d’hygiène, ce sont désormais l’Administration vétérinaire nationale et l’Inspection alimentaire qui veilleront à présent aux contrôles. A propos de ces inspections, le président de l’Association des hôtels et des restaurants de République tchèque, Václav Stárek, a souligné :

« Je pense que cela dérange peu les restaurateurs de savoir qui va les contrôler. Ici, il est important de savoir sur quoi porteront ces contrôles et la façon dont ils seront coordonnés. »

La République tchèque veut notamment combattre les cas de braconnage. D’après différentes estimations, près de deux tiers du gibier consommé proviendraient du marché noir. A ce propos, le chasseur Lubomír Hajný a décrit les pratiques des braconniers :

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« Le braconnage en République tchèque se pratique sur « commande »’. Ce qui veut dire que l’impulsion première provient du restaurateur lui-même qui entre en contact avec le braconnier en question, afin de lui passer la commande indiquant l’espèce animale, la qualité et la quantité. »

A compter du 1er avril prochain, les producteurs européens de viande vont également devoir indiquer le pays d’origine de la viande de porc, de volaille, de mouton ainsi que celle de chèvre. En cas de violation, les restaurateurs ou les distributeurs alimentaires sont ainsi susceptibles d’être réprimandés d’une amende de plus de dix millions de couronnes (environ 360 000 euros), soit sept millions de couronnes de plus par rapport à l’année dernière. Dans le cas où les inspecteurs d’aliments découvrent que les aliments vendus sont dangereux pour la santé, le montant de l’amende pourrait s’élever jusqu’à 50 millions de couronnes, soit un peu moins de 2 millions d’euros.