Coronavirus : pas de pénurie alimentaire en Tchéquie, assure le gouvernement

Photo: Markéta Kunešová

Le ministère de l’Agriculture a tenu à rassurer les Tchèques : les stocks alimentaires sont suffisants pour faire face à l’épidémie de coronavirus.

Photo: Markéta Kunešová
A moins de vouloir en faire des colliers avec les enfants une fois leurs devoirs finis, pas la peine d’acheter cinquante paquets de pâtes. Il ne manque de rien, et ce grâce à l’industrie agro-alimentaire (merci qui, hein ? La réponse un paragraphe plus bas) qui a tout prévu et planifié des voies d’approvisionnement sécurisées, selon le ministère de l’Agriculture. Ouf !, donc, la sécurité alimentaire ne serait pas menacée.

La semaine dernière, le Premier ministre Andrej Babiš s’est adressé à ses concitoyens pour leur demander de cesser « les achats de hamster », ces courses de stockage massif, alors que le pays a depuis été placé de facto en quarantaine. Même son de cloche du côté du ministère de l’Agriculture qui, sans préciser que le riz en trop grandes quantités, ça constipe de toute façon, rappelle que le stockage de denrées alimentaires n’est pas nécessaire. Néanmoins, pour certains produits comme la viande de porc, l’auto-suffisance n’est pas possible, explique l’agence de presse ČTK, au contraire du bœuf (excécent de production de 23% en 2019).

Vendredi dernier, le ministre de l’Agriculture a annoncé que les boulangeries pourraient poursuivre leur activité « sans problèmes » si la situation devait évoluer négativement. Selon Miroslav Toman, le plus important désormais est de faire en sorte que les acteurs de la grande distribution reçoivent suffisamment de gels désinfectants, d’équipements de protection ainsi qu’un soutien financier, afin de ne prendre aucun risque.

Il a conclu son intervention en déclarant espérer que cette crise sanitaire ouvrirait les yeux de la population sur l’importance de l’agriculture domestique et en rappelant que les secteurs-clés doivent être soutenus.

Présidente de la Chambre tchèque d’industrie agro-alimentair, Dana Večeřová tenait, elle aussi, un discours serein. Elle expliquait que la plupart des entreprises avaient non seulement un plan de crise, mais aussi des normes de sécurité pendant la production alimentaire, qui impliquent des mesures sur la façon de procéder en cas d'infection virale dans les stations de production. C’est une procédure similaire à celle d'autres maladies infectieuses.

Dana Večeřová a néanmoins reconnu qu’au vue des restrictions mises en place par le gouvernement, les petits et moyens producteurs du pays pourraient être impactés. Ce sont eux qui pourraient ne plus être en mesure de vendre leurs produits aux supermarchés dans le courant des mois d’avril et de mai.

La République tchèque produit quotidiennement plus de 2,7 millions de kilos de farine, 270 tonnes de bœuf, près de 6,5 millions d’œufs et plus de 8 000 tonnes de lait, rappelle l’agence de presse.