VIH : 700 personnes seraient infectées sans le savoir en Tchéquie
Environ 700 personnes seraient infectées par le VIH en République tchèque sans le savoir. Cela représenterait un quart de toute la population des personnes séropositives dans ce pays, relativement épargné par l’épidémie mais où celle-ci ne cesse de progresser. C’est la raison pour laquelle l’Association tchèque d’aide contre le sida (ČSAP) lance une campagne pour inciter les gens à se faire dépister.
Entre le début de l’année et la fin du mois de septembre en République tchèque, 194 nouveaux cas de séropositivité ont été identifiés. C’est légèrement moins que l’année dernière, où le total de personnes diagnostiquées séropositives avait atteint 286. Il n’en reste pas moins que l’épidémie se propage à un rythme régulier dans le pays, alors qu’elle semble freinée ailleurs, notamment en Europe occidentale, comme le notait pour la Radio publique tchèque Ladislav Machala, du centre sur le sida de l’hôpital de Na Bulovce à Prague :
« Nous avons une croissance annuelle d’environ 10 à 12 % de la population des personnes diagnostiquées séropositives depuis l’an 2000. Cela s’explique selon moi par le fait que, plus il y a de gens infectés, plus ils peuvent en contaminer d’autres. Mais ensuite, on a aussi sans doute trop négligés différents programmes de prévention santé. Il sera sans doute nécessaire de faire plus sur cet aspect. Paradoxalement, le succès des traitements antirétroviraux a eu pour conséquence que les gens ont commencé à avoir moins peur du VIH. »
Le sida est la dernière phase de l’infection du VIH, quand le système immunitaire est très affaibli et qu’en conséquence, l’organisme est sujet à toute une série de maladies opportunistes qui vont provoquer sa mort. Depuis que les autorités sanitaires tchèques suivent la progression du virus, 570 patients ont atteint ce stade du sida, et près de la moitié en sont morts. En Tchéquie, la maladie touche d’abord les hommes et plus des deux tiers des personnes diagnostiquées séropositives sont homosexuelles. Ladislav Machala :
« En Europe centrale, la République tchèque fait partie des pays où la majorité des nouveaux cas diagnostiqués le sont chez les jeunes hommes homosexuels. C’est dans cette communauté que le ‘chemsex’ (la combinaison de drogues et de sexe, ndlr) est le plus pratiqué et cela se vérifie dans les statistiques. Mais le fait est que cette année, pour la première fois, cette tendance chez les jeunes homosexuels a diminué. A l’inverse, le nombre de diagnostics positifs chez les personnes hétérosexuelles a augmenté, ce qui montre qu’il est sans doute nécessaire d’orienter aussi les programmes de prévention dans cette direction. »C’est l’un des aspects de la campagne de prévention organisée tout au long du mois de décembre par l’Association tchèque d’aide contre le sida. Mais comme l’indique Jiří Pavlát, il s’agit avant tout, grâce notamment à des tramways et des bus spécialement affrétés et aménagés à cet effet, de dépister le maximum de gens :
« Cette année, nous avons réalisé jusqu’à présent près de 6 000 tests de dépistage du VIH. Et à peu près, un test sur 150 est positif. »
« Je suis séropositif-ve, je ne suis pas contagieux-se », c’est le slogan de cette campagne. Elle veut mettre l’accent sur le fait qu’il est important d’identifier la maladie au plus vite après l’infection, afin de permettre aux patients de vivre le plus longtemps possible et de limiter voire de supprimer les risques de contagion.