Des pertes record dans le secteur brassicole en République tchèque

Photo: Guillaume Narguet

4,7 milliards de couronnes (180 millions d’euros) est le montant des pertes enregistrées dans l’industrie brassicole en République tchèque en raison de la crise du coronavirus en l’espace de trois mois, entre début mars et fin mai.

Annoncées un verre de bière à la main par la directrice exécutive de la Fédération tchèque des brasseries et des malteries, Martina Ferencová, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi à Prague, ces chiffres proviennent d’une étude menée par le Centre des analyses économiques et de marché (CETA).

La fermeture des bars, restaurants et autres lieux de convivialité a eu les conséquences les plus lourds. Globalement, le volume des ventes de bière dans ces divers établissements a chuté de 55%, soit quelque 728 000 hectolitres. Sur la même période, les ventes dans les commerces de bière vendue emballée (en bouteille – verre ou plastique – ou en canette) ont en revanche augmenté de 794 millions de couronnes (30,2 millions d’euros). « Les Tchèques préfèrent désormais ce mode de consommation. Ils passent leur temps libre différemment et il sera très difficile de faire reprendre aux gens les habitudes qu’ils avaient avant la crise », a remarqué Martina Ferencová.

Pour rappel, les bars et restaurants ont été fermés en République tchèque le 14 mars. Seules les ventes à emporter via une fenêtre sont alors restées autorisées. Les terrasses ont ensuite été rouvertes le 11 mai, avant les salles et les espaces intérieurs le 25 mai. Un chiffre d’affaires en baisse de 4,2 milliards de couronnes (près de 160 millions d’euros) a été enregistré durant ces trois mois pour l’ensemble de ces établissements dans le pays, toujours rien que concernant les ventes de bière, boisson traditionnellement la plus consommée en République tchèque. Le chiffre d’affaires des brasseries a, lui, diminué de 1,1 milliard de couronnes (41 millions d’euros).

Ces pertes ne sont pas conséquence non plus pour le budget de l’Etat, pour lequel un déficit record dans l’histoire de la République tchèque de 500 milliards de couronnes (19 milliards d’euros) est prévu par le ministère des Finances. Entre mars et mai, la baisse des recettes fiscales découlant des ventes de bière est estimée à un peu plus de 950 millions de couronnes (36,1 millions d’euros).