Des Tchèques à la conquête du Pôle Nord

Petr Bold et Richard Santus, photo: CTK

Le Pôle Nord conquis par les Tchèques ? On y croirait presque. En tout cas, trois expéditions de Tchèques se déroulent ou se sont déroulés presque simultanément, sur terre et dans les airs.

Petr Bold et Richard Santus,  photo: CTK
C’est samedi à 19h05, que le petit appareil répondant au doux nom d’Aero L-200 Morava, a atteint le Pôle Nord. A son bord, Petr Bold, 64 ans, ancien coureur automobile et Richard Santus, 34 ans, pilote également dans le civil. L’avion est un appareil historique : fabriqué dans les années 1950 en Tchécoslovaquie, sa production a cessé en 1964. Une façon aussi, pour les deux aventuriers, de célébrer 90 ans d’aviation tchèque.

L-200 Morava,  photo: CTK
Partis de l’aéroport situé sur l’île norvégienne de Spitzberg, le vol a duré quelque 10 heures et 40 minutes jusqu’au Pôle Nord, où après avoir survolé pendant deux minutes cette extrémité de la planète, l’avion est reparti en direction de la base polaire russe de Barneo. C’est là que Petr Bold a évoqué la dureté des conditions : vents violents, et près d’une heure pour ravitailler l’avion en carburant par moins 25 degrés… L’expédition était partie de Prague le 1er avril. Maintenant, les deux pilotes sont sur la route du retour, et ils devraient être de retour dans la capitale tchèque jeudi.

Pendant ce temps-là, un autre duo d’intrépides est en route depuis le lendemain de Pâques vers le Pôle, à ski cette fois. Pour Petr Horký, et son comparse Miroslav Jakeš qui en est à sa sixième expédition polaire, c’est 200 km qu’il leur faut parcourir dans des conditions extrêmes.

Petr Horký tourne à cette occasion un documentaire. Avant son départ, il avait évoqué, au micro de RP, quel était le matériel nécessaire pour expédition semblable :

« Le principe, pour les vêtements, n’a pas changé du tout depuis l’époque de l’expédition d’Amundsen. Ils avaient pensé à tout. Il n’y a que les matériaux qui ont changé. La différence c’est qu’eux devaient transporter des manteaux de fourrure qui pesaient des dizaines de kilos, nous avons des vêtements faits en matériaux qui ne pèsent pas grand-chose. Mais sinon, il faut avoir plusieurs couches sur soi. Dès qu’on s’arrête, enfiler un blouson fait de plumes, mais ne pas le porter en marchant pour ne pas transpirer, par exemple. »

Et en plus du documentaire, Petr Horký poursuit un autre objectif :

« Je veux voir de mes propres yeux s’il y a oui ou non un réchauffement de la planète. Je veux voir s’il y a moins de glace ou pas. Je veux comparer des photos d’autrefois et des photos aujourd’hui. Je veux parler avec des personnes qui y vivent depuis plusieurs années. »

Pour l’heure, aux dernières nouvelles, Horký et Jakeš n’ont parcouru qu’environ 80 km sur les 200, les difficiles conditions météorologiques retardant l’équipée, ainsi qu’un imprévu de taille : un aventurier venu d’Amérique du Sud et qui semble avoir préjugé de ses capacités de résistance en solitaire.

Mêmes problèmes de météo pour la troisième expédition enfin, celle à laquelle participe Miluše Netolická, qui espère bien être la première femme tchèque à atteindre le Pôle Nord. Les deux expéditions sont censées atteindre leurs objectifs respectifs à la fin de cette semaine. Affaire à suivre donc.