Des zones prioritaires pour les cyclistes dans les villes tchèques
Est-ce le Tour de France qui a inspiré l’administration tchèque ? Toujours est-il que le ministère des Transports a annoncé, lundi, lendemain de l’arrivée de la Grande Boucle, vouloir encourager le développement des zones cyclables dans les villes du pays. Concrètement, il s’agit de faciliter la circulation des cyclistes et d’augmenter leur sécurité dans le trafic routier en leur donnant la priorité dans certains espaces bien définis. Encore à l’état de projet, l’idée sera débattue par les députés à la rentrée avec une forte probabilité d’entrer en application à compter de l’année prochaine.
De facto, il s’agirait de zones semblables aux zones piétonnières, même si les engins automobiles n’en seraient pas exclus. Cette nouvelle mesure entend répondre au nombre croissant de cyclistes en République tchèque. Selon les statistiques, à l’heure actuelle, 7% des déplacements effectués dans les zones urbaines avec un mode de transport autre que la marche le sont à vélo. Cette tendance devrait continuer à s’accentuer dans un proche avenir. Rien qu’à Prague, une ville pourtant assez mal adaptée à la pratique de la bicyclette, les parts de marché de celle-ci ont augmenté de 25% au cours de l’année écoulée, faisant ainsi mentir l’idée selon laquelle les Tchèques utilisent peu le vélo pour leurs déplacements quotidiens de type domicile-lieu de travail ou domicile-école. C’est d’ailleurs ce que confirme Jaroslav Martinek, responsable du Centre d’étude sur les transports :
« Cela peut paraître étonnant, mais il y a des endroits dans notre pays, comme dans les régions d’Olomouc ou de Treboň, où, selon les sondages, 40% de la population se déplacent régulièrement en vélo. Notre objectif est donc de faire en sorte que ces gens disposent des meilleures conditions possibles de pratique afin de les encourager à continuer. D’un autre côté, nous savons très bien que ce ne sera jamais le cas dans une ville comme Prague. Prague ne sera jamais une « ville hollandaise » comme on se l’imagine, car tout y est mis en œuvre pour le développement des transports en commun. C’est d’ailleurs une politique que nous encourageons, mais si le nombre de cyclistes pouvait aussi augmenter, comme à Zurich par exemple, ce serait très bien aussi. Chaque ville possède ses propres caractéristiques auxquelles il convient de s’adapter. » En 2014, cinquante-sept cyclistes sont morts sur les routes tchèques, parmi lesquels vingt-neuf étaient en tort. Il s’agit là d’une augmentation du nombre de victimes de l’ordre de 16% en l’espace d’un an. C’est la raison pour laquelle les zones cyclables envisagées devraient voir le jour dans des quartiers ou endroits où le trafic automobile est peu ou relativement peu important, par exemple dans les centres-villes.Plus globalement, sans discriminer les automobilistes, l’objectif du ministère est donc d’augmenter la sécurité des cyclistes, en mettant les deux groupes sur un meilleur pied d’égalité. Ne serait-ce qu’en principe…