Dette publique : en 2021, la Tchéquie accuse la deuxième croissance la plus rapide dans l’UE

En augmentation constante, le niveau de la dette publique de la République tchèque par rapport à son produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 6,3 points pour atteindre 44,1 % à la fin du premier trimestre 2021. Après Chypre, il s’agit là de la deuxième plus forte hausse au sein de l’UE.

Alors que, selon les données publiées par Eurostat, le ratio de la dette publique par rapport au PIB dans la zone euro, à la fin du premier trimestre, a pour la première fois dépassé 100 % (100,5 % contre 97,8 % à la fin du 4e trimestre 2020), la République tchèque, qui n’appartient pas à cette zone qui regroupe dix-neuf pays, n’a guère fait mieux. Au contraire, elle a notoirement contribué à l’augmentation du ratio pour l’ensemble des Vingt-sept. Celui-ci est passé de 90,5 % à 92,9 %.

Très loin de la Grèce (209,3 %), de l’Italie (160 %) ou même de la Belgique (118,6 %) et de la France (118 %), la République tchèque continue d’afficher, à hauteur de 44,1 % et avec une dette de l’ordre de 2 519 milliards de couronnes (100,7 milliards d’euros), un niveau d’endettement relativement raisonnable à l’échelle de l’ensemble de l’UE.

Mais alors que vingt-trois Etats membres ont enregistré une hausse au cours des trois premiers mois de l’année, c’est en République tchèque que la deuxième augmentation la plus forte (+6,3 points de pourcentage) a été observée. C’est nettement plus que la moyenne de 2,4 points relevée pour l’ensemble de l’UE. Seuls deux pays, la Lettonie (-1,5 point) et le Danemark (-1,4 point) peuvent se targuer d’une baisse, tandis que la Slovaquie, avec la Bulgarie – qui avec un ration de 25,1 % est le deuxième pays le moins endetté de toute l’UE, derrière l’Estonie -, affiche un ratio inchangé.

Selon les règles européennes, dans des conditions normales – autrement dit hors « crise Covid » -, la dette d’un Etat ne doit pas dépasser 60 % de son PIB, mais Bruxelles a temporairement suspendu l’application des règles du pacte de stabilité et de croissance, précisément en raison des conséquences de la pandémie dans beaucoup de secteurs d’activité de l’économie.

D’ailleurs, en l’espace d’un an, entre donc les premiers trimestres 2020 et 2021, tous les Etats membres ont enregistré une hausse de leur ratio. Les pays du sud du continent, concrètement Chypre (+29,5 points), Grèce (+28,6), Espagne (+26,2), Italie (+22,1) et Portugal (+18), ont été les cinq plus mauvais élèves sur cette période. Inversement, à l’autre bout de l’échelle, les augmentations les plus faibles ont été observées en Irlande (+1,7), en Suède (+4,5), en Bulgarie (+5), aux Pays-Bas (+5,6 pp) et en Finlande (+5,9).

Avec une varation de 11,7 points, la République tchèque, dont le taux d’endettement est passé de 32,4 à 44,1 % en l’espace d’un an, figure légèrement en dessous de la moyenne de l’ensemble des Vingt-sept (13,7 points). Au sein du groupe de Visegrád, elle reste aussi toujours nettement moins endettée que la Hongrie (81 % de son PIB), que la Slovaquie (60,3 %) et la Pologne (59,1 %).

Néanmoins, à Prague, le ministère des Finances, après avoir une nouvelle fois révisé à la hausse à 500 milliards de couronnes (20 milliards d’euros) en février dernier le montant du déficit du budget de l’Etat, prévoit d’ores et déjà que le niveau de la dette publique  atteindra 44,8 % du PIB à la fin de cette année, puis 48,2 % en 2022 et approchera les 55 % en 2024.