Deux musiciens disparus
Deux disparitions ont affligé ces derniers jours, les amateurs tchèques de la musique dite légère.
Fils d'un compositeur célèbre du même nom, Karel Vacek junior, n'a pas atteint la célébrité de son père, mais il laisse quand une même une trace importante dans la musique pour des orchestres d'instruments à vent en République tchèque. Il a marché fidèlement dans le sillage de son père, il dirigeait des harmonies et créait des compositions pour instruments à vent. Si l'on le considérait avant tout comme le fils de Karel Vacek père, auteur des grands tubes " La belle Tzigane" ou "Jamais ne reviendra la belle histoire de notre jeunesse", on dirait que c'était un fils doué. On lui a décerné la médaille d'or de l'Union européenne de musique CISM et il était aussi président du Comité d'honneur du Festival international des orchestres d'instruments à vent de la ville de Kolin. Il a déployé également beaucoup d'efforts pour soutenir les activités musicales tout en restant homme modeste et gentil. Il nous a quitté à l'âge de 70 ans après une vie remplie de musique jusqu'au bord.
De même les amateurs du groupe "Yo Yo band" sont en deuil. Vladimir Tesarik, personnage emblématique de cet ensemble n'est plus. Victime d'un accident de vélo à l'âge de 55 ans, il s'en va au sommet de sa carrière. Ce chanteur et joueur d'instruments à clavier formait avec son frère Richard un duo original. La musique que les frères Tesarik produisaient dans le cadre du Yo Yo band, ensemble fondé en 1974, avait d'abord quelque peine à trouver son public. Ce n'est que vers la moitié des années 1990 que leur album portant le nom d'une ville industrielle de Moravie du Nord, "Karvina", a remporté un vif succès et reçu plusieurs prix. D'un jour à l'autre, le groupe inconnu est devenu célèbre. La raison de ce succès? Les frères Tesarik ont su combler une lacune dans la production musicale tchèque. Les mélodies des chansons du Yo yo band sont simples, de même que l'instrumentation, mais leur pulsation rythmique finit par les graver dans les mémoires. C'est surtout l'humour de ces chansons, parfois noir, parfois dans le genre "bête et méchant", qui a en fait de véritables tubes. Teintées d'un érotisme assez bizarre et un peu puéril, ces chansons sont aimées et fredonnées par les publics de plusieurs générations. Aujourd'hui, c'est pour la première fois qu'on les écoute avec tristesse.