Le 2 juin, le chef-lieu de la Moravie, Brno, a été le théâtre de deux rencontres consacrées à l’avenir de l’agriculture européenne, mais elles n’étaient pas du tout semblables. La réunion des ministres de l’Agriculture des pays membres de l’Union européenne n’était qu’informelle, alors que le Congrès des organisations agricoles non gouvernementales était plutôt revendicatif.
Photo: CTK
A l’issue de leur réunion, les ministres de l’Agriculture des Vingt-sept se sont engagés à poursuivre l’examen de la question de la différence de niveau des subventions agricoles accordées aux pays membres de l’UE. En effet, les fermiers des pays qui sont entrés dans l’Union après 2004 reçoivent un montant inférieur à celui des fermiers des pays anciens membres. Un exemple : le fermier grec reçoit 600 euros par hectare contre 200 euros pour le fermier tchèque et 100 seulement pour le fermier lituanien. Le vice-ministre tchèque de l’Agriculture, Ivo Hlaváč, affirme que ces disproportions rendent le système de subventions très peu crédible et difficilement défendable. Pour cette raison, certains pays nouveaux membres seraient pour la suppression des paiements directs, ce qui est peu probable, comme l’a confirmé le commissaire européen pour l’agriculture. A l’issue de la réunion de Brno, Mariann Fischer-Boel a déclaré que le système des subventions directes représentait surtout un filet de sauvetage pour les agriculteurs. Le président de la commission agricole du Parlement européen, Neil Parish, demande à ce que l’égalité en matière de subventions agricoles soit instituée entre tous les Etats membres après 2013. Les représentants des organisations agricoles non gouvernementales, réunis en congrès à Brno également, ne veulent pas attendre aussi longtemps et ont remis à Mariann Fischer-Boel une déclaration dans laquelle ils appellent à l’égalité des subventions agricoles européennes dès 2010.
Jan Veleba, photo: Zdeněk Vališ
Ce sera d’ailleurs l’une des revendications de la manifestation des agriculteurs européens, prévue le 22 juin à Luxembourg. Il sera aussi question de la production laitière. Plus de détails sur cette question avec le président de la Chambre agricole tchèque, Jan Veleba :
« Nous allons affréter plusieurs autocars pour Luxembourg, bien que ce soit un assez long trajet. Plusieurs centaines de Tchèques, auxquels se joindront aussi les autres pays d’Europe de l’Est, participeront à la manifestation. Si l’UE nous fixe des quotas pour la quantité de lait produit, elle doit aussi nous fixer un plafond pour le prix de revient minimum de la production du lait. »
Les éleveurs mettent aussi en cause la politique des chaînes de grande distribution qui dictent leurs prix sur le marché du lait. Les syndicats laitiers du Groupe de Visegrad (Tchéquie, Hongrie, Pologne, Slovaquie), de la Lettonie et de la Bulgarie menacent de bloquer leurs entrepôts si les choses ne changent pas après les élections au Parlement européen.