Dévaluation de l'enseignement public

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Devant la désaffection, pour l'enseignement public, des jeunes diplômés qualifiés, les établissements n'exigent plus le critère de qualification au recrutement et sont contraints de maintenir les retraités. Omar Mounir.

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Les écoles primaires et les établissements secondaires d'enseignement public, désireux de maintenir les effectifs de leurs enseignants, doivent se contenter de candidats non qualifiés. La raison en est les bas salaires. Un instituteur débute à 7000 couronnes, ce que refusent résolument les jeunes actuellement.

Compréhensible, donc, que l'enseignement privé prospère. Désormais, l'école n'offre plus les mêmes chances à tous. D'un côté, un enseignement de masse ; de l'autre, un enseignement sélectif pour les plus riches. Cette situation est d'autant plus grave que les enseignants spécialisés en informatique ou en langues désertent les établissements publics. Un professeur d'anglais, qui se convertit dans les traductions, pourrait faire le triple de son salaire d'enseignant. La pénurie va grandissante et les écoles n'ont autre recours que le maintien des retraités. L'âge moyen des enseignants du public est désormais supérieur à 40 ans. Dans une école pragoise, il est même de 54 ans.

Certains députés de droite tiennent pour responsable la social-démocratie au pouvoir. La députée démocrate-chrétienne, Michaela Sojdrova, estime que, depuis quatre ans, les enseignants n'ont bénéficié que d'augmentations destinées à compenser l'inflation.

Mais le gouvernement accorde, dès ce mois de mars, une majoration de 11%, au bénéfice du primaire et du secondaire. Elle représente un supplément de 53 milliards de couronnes. Pour autant, les salaires ne dépasseraient pas les 2,4% du PNB. L'enseignant débutant toucherait à peine 7770 couronnes, ce qui n'a rien d'alléchant. Un responsable d'établissement estime même que l'augmentation est venue trop tard.

Auteur: Omar Mounir
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