Dictons météorologiques de février - únor
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovníkum cestiny Radia Praha! Après les mois de mars - brezen, avril - duben, mai - kveten, juin - cerven, juillet - cervenec, août - srpen, septembre - zárí, octobre - ríjen, novembre - listopad, décembre - prosinec, et janvier - leden, nous en arrivons à notre dernière recherche de dictons météorologiques tchèques - pranostiky, se rapportant à chacun des douze mois de l'année, avec cette fois février - únor.
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha! Après les mois de mars - březen, avril - duben, mai - květen, juin - červen, juillet - červenec, août - srpen, septembre - září, octobre - říjen, novembre - listopad, décembre - prosinec, et janvier - leden, nous en arrivons à notre dernière recherche de dictons météorologiques tchèques - pranostiky, se rapportant à chacun des douze mois de l'année, avec cette fois février - únor. Un mois qui, d'un point de vue climatologique, est le dernier mois de l'hiver et dont les agriculteurs tchèques estiment généralement qu'il doit être froid pour le bien des récoltes comme en témoignent les deux proverbes suivants : « Únor bílý - pole sílí » et « Sněhový únor - sílí úhor », soit mot à mot « Février blanc - les champs se fortifient » et « Février enneigé - la jachère se renforce ».
Sur le plan étymologique, la racine de l'appelation tchèque de février - únor, trouve son origine dans le verbe nořit qui, en français, signifie « plonger ». Un peu curieusement, les Tchèques considèrent en effet que, lors du dégel, en fondant, la glace - led, se fendille et plonge dans l'eau. Néammoins, cette interprétation est très paradoxale puisque logiquement, à la base, ce n'est pas la glace qui plonge dans l'eau, mais bien l'inverse, la glace qui sort de l'eau ! Ceci dit, Karel Jaromír Erben, un célèbre poète-écrivain tchèque de la seconde moitié du XIXe siècle, qualifiait le mois de février - únor, de « mouillé », « humide » et « aqueux », puisque, à cette période de l'année, la glace et la neige, en fondant, inondent, plongent sous l'eau - nořit, les plaines tchèques. Bref, si vous avez suivi, vous pouvez constater qu'il n'est donc pas évident d'interpéter l'appelation tchèque de février. Alors, pour clôre le débat, référons-nous au dictionnaire étymologique de la langue tchèque qui s'en sort par une habile pirouette avec la citation suivante: « Led se opravdu často vnoří, je pod vodou, než ta ho vztlakem roztrhne a vynoří », c'est à dire « la glace s'immerge vraiment souvent dans l'eau avant que celle-ci ne la fasse émerger par une poussée verticale ».
N'empêche, vieux maux qu'il n'y ait pas trop d'eau car comme le veut le proverbe « Únorová voda - pro pole škoda », soit « Eau de février - dommage pour les champs ». D'un autre côté, les Tchèques disaient aussi parfois que « lorsque février fait couler l'eau, mars l'épaisissait par la glace » - « Když únor vodu spustí, ledem ji březen zahustí ».
Février - únor, se distingue de tous les autres mois parce qu'il est bien entendu le mois le plus court de l'année et le seul à compter moins de trente jours. C'est pour cette raison que certaines mauvaises langues affirment que février est le mois pendant lequel les jeunes filles parlent le moins. C'est du moins ce que l'on peut lire dans l'oeuvre intitulée « La légende des mois », de Levy Albert, paru en 1881. Si dans la légende tchèque des mois, on ne trouve nulle mention de ces demoiselles pipelettes, en revanche le chant des oiseaux, et plus particulièrement celui de l'alouette, est évoqué à plusieurs reprises.
Ainsi, les paysans tchèques avaient pour usage de dire que « quand la petite alouette chante en février, le nez se met bientôt à couler » - « Když skřivánek v únoru zpívá, brzy se pod nosem slívá », ou encore que « quand l'alouette chante en février, il fait ensuite souvent très froid » - « v únoru když skřivan zpívá, velká zima potom bývá ». Enfin, toujours si le petit passereau des champs au plumage grisâtre ou brunâtre « commence à chanter en février, alors il se taira à coup sûr en avril » - « Skřivánek-li v únoru zpívat počne, v dubnu jistě umlkne ». Un proverbe que vous pouvez interpréter comme vous l'entendez...
Et puisque ce mois de février a été particulièrement froid en République tchèque cette année, mentionnons encore cette expression prometteuse pour cet été puisque lorsqu'il y a « de la neige et de la glace en février, les abeilles produisent du miel en été » - « V únoru sníh a led - v létě nanesou včely med ».
Voilà, c'est la bouche et la langue déjà pleines de miel que prend fin ce « Tchèque du bout de la langue » consacré aux dictons météorologiques du mois de février - únor. En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine pour aborder un nouveau sujet mielleux de la langue tchèque, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp!, portez le soleil en vous - slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj !
Sur le plan étymologique, la racine de l'appelation tchèque de février - únor, trouve son origine dans le verbe nořit qui, en français, signifie « plonger ». Un peu curieusement, les Tchèques considèrent en effet que, lors du dégel, en fondant, la glace - led, se fendille et plonge dans l'eau. Néammoins, cette interprétation est très paradoxale puisque logiquement, à la base, ce n'est pas la glace qui plonge dans l'eau, mais bien l'inverse, la glace qui sort de l'eau ! Ceci dit, Karel Jaromír Erben, un célèbre poète-écrivain tchèque de la seconde moitié du XIXe siècle, qualifiait le mois de février - únor, de « mouillé », « humide » et « aqueux », puisque, à cette période de l'année, la glace et la neige, en fondant, inondent, plongent sous l'eau - nořit, les plaines tchèques. Bref, si vous avez suivi, vous pouvez constater qu'il n'est donc pas évident d'interpéter l'appelation tchèque de février. Alors, pour clôre le débat, référons-nous au dictionnaire étymologique de la langue tchèque qui s'en sort par une habile pirouette avec la citation suivante: « Led se opravdu často vnoří, je pod vodou, než ta ho vztlakem roztrhne a vynoří », c'est à dire « la glace s'immerge vraiment souvent dans l'eau avant que celle-ci ne la fasse émerger par une poussée verticale ».
N'empêche, vieux maux qu'il n'y ait pas trop d'eau car comme le veut le proverbe « Únorová voda - pro pole škoda », soit « Eau de février - dommage pour les champs ». D'un autre côté, les Tchèques disaient aussi parfois que « lorsque février fait couler l'eau, mars l'épaisissait par la glace » - « Když únor vodu spustí, ledem ji březen zahustí ».
Février - únor, se distingue de tous les autres mois parce qu'il est bien entendu le mois le plus court de l'année et le seul à compter moins de trente jours. C'est pour cette raison que certaines mauvaises langues affirment que février est le mois pendant lequel les jeunes filles parlent le moins. C'est du moins ce que l'on peut lire dans l'oeuvre intitulée « La légende des mois », de Levy Albert, paru en 1881. Si dans la légende tchèque des mois, on ne trouve nulle mention de ces demoiselles pipelettes, en revanche le chant des oiseaux, et plus particulièrement celui de l'alouette, est évoqué à plusieurs reprises.
Ainsi, les paysans tchèques avaient pour usage de dire que « quand la petite alouette chante en février, le nez se met bientôt à couler » - « Když skřivánek v únoru zpívá, brzy se pod nosem slívá », ou encore que « quand l'alouette chante en février, il fait ensuite souvent très froid » - « v únoru když skřivan zpívá, velká zima potom bývá ». Enfin, toujours si le petit passereau des champs au plumage grisâtre ou brunâtre « commence à chanter en février, alors il se taira à coup sûr en avril » - « Skřivánek-li v únoru zpívat počne, v dubnu jistě umlkne ». Un proverbe que vous pouvez interpréter comme vous l'entendez...
Et puisque ce mois de février a été particulièrement froid en République tchèque cette année, mentionnons encore cette expression prometteuse pour cet été puisque lorsqu'il y a « de la neige et de la glace en février, les abeilles produisent du miel en été » - « V únoru sníh a led - v létě nanesou včely med ».
Voilà, c'est la bouche et la langue déjà pleines de miel que prend fin ce « Tchèque du bout de la langue » consacré aux dictons météorologiques du mois de février - únor. En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine pour aborder un nouveau sujet mielleux de la langue tchèque, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp!, portez le soleil en vous - slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj !