Disparition du général Antonin Spacek, héros de la Deuxième Guerre mondiale, fait Chevalier de la Légion d'honneur

Le général Antonin Spacek, photo: CTK

Une grande figure de la Résistance, héros des combats de Dunkerque, président de la Communauté des légionnaires tchécoslovaques, le général Antonin Spacek, est décédé, lundi, à l'âge de 89 ans.

Le général Antonin Spacek,  photo: CTK
Le général Spacek s'est illustré dans les combats pour libérer la France et sous les couleurs de la RAF en Grande-Bretagne. Après l'occupation de la Tchécoslovaquie, lorsque les soldats étaient démobilisés contre leur grès, il a été parmi les premiers volontaires partis en France pour se faire engager dans l'armée étrangère. En France, il a combattu dans les rangs du premier régiment d'infanterie tchécoslovaque. Cela lui a valu de hautes distinctions obtenues encore durant la guerre : la Croix militaire tchécoslovaque et la Croix de Guerre de France. « Antonin Spacek était un homme qui a toujours pensé aux autres, » dit de lui l'historien Eduard Stehlik, de l'Institut d'histoire militaire :

« Depuis déjà la Résistance, il a entrepris plusieurs déplacements dangereux en Slovaquie, et avant de partir définitivement de la Tchécoslovaquie, il a assuré, dans son pays, les arrières pour les soldats qui quittaient la République. Il était vraiment d'un courage exceptionnel. »

Les Tchécoslovaques avaient une bonne réputation en France, s'est souvenu, il y a un an, Antonin Spacek, en se confiant :

« Dès que les soldats français ont compris qu'il y avait des Tchécoslovaques à leurs côtés, ils se sont barré, oui, c'est vrai, ils nous ont laissés en rade... »

Après la capitulation de la France, Antonin Spacek est parti combattre en Grande-Bretagne. Avec la division blindée, il est retourné en France pour défendre, avec 3000 autres Tchécoslovaques, le port de Dunkerque. Pour ses mérites, il a été, en 2004, décoré de la Légion d'honneur, directement des mains du président français Jacques Chirac, sur la plage Golf à Arromanches. Comme beaucoup d'autres combattants sur le front occidental, Antonin Spacek n'a pas échappé, de retour en Tchécoslovaquie, après la guerre, à la prison communiste. Condamné à 10 ans de prison ferme, il a passé plusieurs années dans des mines d'uranium. Réhabilité, après 1989, il a présidé, à partir de 2001, la Communauté des légionnaires tchécoslovaques. A l'occasion de la fête nationale, le 28 octobre dernier, il s'est vu décerner la plus haute distinction tchèque - l'Ordre du lion blanc.