Double qualité des aliments : le Groupe de Visegrád réclame une révision de la législation européenne

Les chefs de gouvernement des quatre pays du Groupe de Visegrád étaient réunis à Bratislava, photo: ČTK

Les chefs de gouvernement des quatre pays du Groupe de Visegrád étaient réunis à Bratislava ce vendredi avec des représentants d’associations de consommateurs et de la Commission européenne pour discuter du problème que représente la double qualité des aliments. Cela fait déjà plusieurs mois que les pays d'Europe centrale et orientale se plaignent de la politique des industriels de l'agroalimentaire qui distribuent sur leurs marchés des produits alimentaires vendus sous la même étiquette dans les pays d’Europe de l’Ouest, mais avec une qualité moindre et une composition différente.

Les chefs de gouvernement des quatre pays du Groupe de Visegrád étaient réunis à Bratislava,  photo: ČTK
La question posée reste la même aux yeux des Tchèques, Hongrois, Polonais et Slovaques : « mais pourquoi donc devrions-nous consommer des produits alimentaires de moins bonne qualité que ceux de même marque vendus sous la même étiquette dans les pays d’Europe de l’Ouest ?

Les Premiers ministres des quatre pays s’étaient déjà réunis à Varsovie en mars dernier pour évoquer le sommet. Les choses ayant peu ou pas avancées depuis, ils ont refait de même ce vendredi, soit sept mois plus tard, cette fois à Bratislava suite à une initiative tchéco-slovaque. Avant cela, jeudi encore, le ministre de l’Agriculture tchèque, Marian Jurečka, avait donné un exemple très concret du problème :

Marian Jurečka  (Foto: Filip Jandourek,  ČRo)
« Les différences sont assez nettes dans le cas de cette limonade prétendument à l’orange. Dans le produit destiné au marché tchèque, sa composante principale est du jus de pomme comme, tandis que dans le produit destiné au marché allemand, il s’agit bien de jus d’orange. Et cette composition différente du produit n’empêche pas que celui-ci soit vendu plus cher en République tchèque qu’il ne l’est en Allemagne par exemple. »

Ce vendredi, c’est le Premier ministre slovaque qui a été le plus ferme. Dans son discours, Robert Fico a répété qu’il n’y avait pas de place pour des consommateurs de seconde catégorie au sein de l’Union européenne et que les raisons avancées jusqu’à présent par les producteurs pour expliquer la différence de qualité entre les produits selon les pays dans lesquels ils sont vendus sont « inacceptables et dénoués de tout fondement ». Par ailleurs, le chef du gouvernement slovaque a souligné que le problème de la double qualité ne concernait pas seulement l’alimentation, mais d’autres produits aussi.

Foto Michaela Vydrová,  ČRo
De son côté, le Premier ministre tchèque a appelé à une révision de la directive européenne relative aux pratiques commerciales déloyales vis-à-vis des consommateurs. Selon Bohuslav Sobotka, cette révision de la législation en vigueur est le seul moyen d’empêcher les pratiques frauduleuses, tout en ajoutant que la résolution du problème, qui ne peut dépendre des pays membres seuls, serait aussi le meilleur moyen pour la Commission européenne de démontrer sa valeur ajoutée.