Du saindoux pour les Tchèques jusqu'à la Saint-Glingin ?
"Nous sommes gros!" Voilà assurément l'un des titres les plus fréquemment aperçus dans la presse tchèque. Celle-ci se penche en effet à intervalles réguliers sur un problème sanitaire de plus en plus préoccupant. Car force est de constater que les Tchèques sont effectivement bien rondelets. Guillaume Narguet s'en est inquiété.
La bière qui coule à flots, l'odeur des saucisses grillées qui leur chatouille le nez à chaque coin de rue, les crèmes glacées avalées à tours de bras, hamburgers et pizzas qui pullulent plus vite que les salades, les Tchèques se montrent dignes descendants de Georges de Podebrady, roi pour le moins grassouillet de Bohême au XVème siècle. Car pour aimer faire chère lie, ils aiment ça, surtout pour pas cher, et raffolent de la chair grasse, celle qui rend bien en chair. Résultat? Les Tchèques sont l'un des peuples les plus gros d'Europe. La moitié des hommes et 41% des femmes de la tranche d'âge comprise entre 18 et 65 ans souffrent d'obésité ou possèdent quelques "menus" kilos superflus. Plus grave, chez les enfants, l'obésité concernerait 13% des garçons et 12% des filles. En 10 ans, leur nombre a tout simplement doublé.
Les causes de cette envolée ne diffèrent guère de celles que l'on retrouve dans de nombreux autres parties du monde. Il est, par exemple, intéressant de noter que 60% des Tchèques souffrant de surcharge pondérale passent plus de trois heures par jour devant la télévision. Dans les cantines des écoles, des universités et sur les lieux de travail, bien faible est l'attention portée à la diététique. Certes, il n'est plus rare de trouver des salades de légumes proposées en supplément dans le menu, mais l'évocation même d'une carotte ou de haricots verts cuits à la vapeur fait encore sourire le Tchèque qui se doit de remplir sa panse. Un constat trop sévère? Peut-être, mais reflet néanmoins authentique de la réalité de la situation. Et ce, même si une partie de la population, le plus souvent jeune et féminine, commence à porter un 'il un peu plus regardant à sa ligne. Une évolution des mentalités qui pourrait tendre à s'affirmer, car l'obésité n'est pas non plus sans provoquer de nombreuses maladies et tout particulièrement cardio-vasculaires... cause de mortalité très élevée en République tchèque.