Eau et fonds européens
Depuis l'adhésion à l'UE en 2004, les Tchèques peuvent obtenir dans le cadre des fonds de cohésions des subventions importantes pour financer les réhabilitations et extensions des systèmes d'eau et d'assainissement. Bruxelles finance à hauteur de 75-80% des projets mais conditionne les subventions à toute une série de mesures pour limiter les abus. Entretien aujourd'hui sur le sujet avec Pierre-Etienne Segre, directeur d'Ondeo à Prague, filiale du groupe Suez installée sur le marché de l'eau en République tchèque.
Résumé de l'entretien: « L'Europe demande de mettre en application une bonne douzaine de mesures qui peuvent paraître contraignantes pour l'organisation des services des eaux en RT. Certaines mesures sont simples, d'autres plus compliquées. Exemple d'une mesure simple : l'obligation dans les contrats d'une certaine transparence et d'une certaine rigueur dans les termes, de manière à empêcher le détournement de fonds européens. Cela demande des efforts de la part de tous les acteurs de ce jeu mais ne porte en aucune manière atteinte à la souveraineté du pays.
Ce que dit Bruxelles est que ce système ajustable tous les ans ouvre la porte à des négociations directes entre le service public et le secteur privé, et on pourrait imaginer des ententes illicites qui permettraient d'avoir des tarifs qui ne seraient pas justifiés. Ce risque existe mais cette négociation annuelle reste relativement saine.« profit raisonnable » sans vraiment définir ce que veut dire « raisonnable », et en faisant la somme de tout cela, on arrive à un coût estimé pour l'année suivante, qu'on divise par un nombre de mètre cubes pour arriver à un tarif.
Aujourd'hui ce n'est pas tant un blocage politique qu'une allergie des Tchèques à toute recommandation qui vient de l'étranger. Il faut cependant trouver une solution, même si cela est difficile dans le contexte politique intérieur actuel. Entre gens de bonne volonté, il faudrait faire évoluer les choses. La difficulté est que l'on demande aux Tchèques de faire en un an ce que les Français on fait en quarante. Mais il faut trouver des solutions rapides. »