La République tchèque, comme la France, a aussi sa Semaine du développement durable

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Pour la troisième année consécutive, la République tchèque, sur le modèle français inauguré après le sommet mondial de Johannesburg en 2002, organise elle aussi sa Semaine du Développement durable. Résultat d'une coopération entre l'ambassade de France et le ministère de l'environnement tchèque, cette semaine, qui a commencé le 30 mai et s'achève 5 juin, propose de nombreuses conférences. Pour plus de détails, entretien avec Zdenka Dobiasova, chef du bureau franco-tchèque dans le domaine de l'environnement, à cheval entre ces deux institutions organisatrices.

« Cette semaine, il y avait cette conférence importante sur la stratégie de Lisbonne qui se déroulait mardi au ministère des Finances, mais on traite de sujets très divers. Aujourd'hui jeudi, c'est une journée scientifiques : ce matin, on parle des sciences, de l'éducation et du développement durable, cet après-midi on traitera du sujet de la santé, donc tout ce qui concerne l'accès à la santé, l'accès aux médicaments, mais aussi la réflexion qui est derrière le financement du système de sécurité sociale et de l'assurance maladie. »

On peut dire qu'on est à peu près au milieu de cette semaine du développement durable. Que bilan en tirez-vous pour l'instant ?

« Si je peux tirer des conclusions des conférences qui se sont déjà déroulées, il y a trois points très positifs que je relèverais. Pour nous ce qui est très important cette année, c'est l'intérêt grandissant des médias pour le sujet du développement durable. La deuxième chose, c'est l'intérêt des entreprises : on a réussi cette année à convaincre et à faire participer des entreprises privées pour que le secteur privé s'intéresse de plus en plus à la problématique du développement durable. Il s'efforce de participer à des événements de communication sur le développement durable, de soutien à ce concept et il propose des solutions concrètes à certains problèmes environnementaux ou sociaux. La troisième chose qui est pour moi très importante, c'est l'intérêt des institutions tchèques de coopérer avec l'ambassade de France sur ces sujets-là et de promouvoir le concept de développement durable en Europe. »

Quelle est la motivation des entreprises comme Carrefour ou Ondeo à participer et à s'engager parce qu'on pourrait dire qu'il y a contradiction entre leurs intérêts propres, leurs intérêts économiques. C'est ce qui est d'ailleurs ressorti assez souvent quand on a parlé des trois piliers du développement durable : économie, équité sociale et environnement. Que pensez-vous qui peut les motiver, en-dehors d'une auto-promotion ?

« Je pense que les entreprises s'investissent de plus en plus dans ce rôle qu'elles ont à jouer dans le cadre du développement durable puisque celui-ci ne peut pas se faire sans le secteur privé. Le secteur privé fait aussi partie de la société civile puisque dans les entreprises privées travaillent des gens qui sont aussi citoyens et qui se soucient de l'environnement, de la santé, du social. Les deux sont liés et on ne peut pas dissocier radicalement les deux. Il ne faut pas voir les choses qu'en noir et blanc, avec d'un côté les entreprises comme quelque chose de mauvais et les ONG comme quelque chose de positif uniquement. Evidemment des coopérations sont possibles et au contraire souhaitables. Il y a des entreprises qui essayent de développer des marchés comme le commerce équitable, comme l'entreprise Carrefour par exemple qui ouvre des rayons « commerce équitable ». Grâce à cette semaine, il y a des contacts qui ont été pris pour un partenariat, entre des associations tchèques et françaises sur le commerce équitable. Les entreprises prennent de plus en plus en compte la responsabilité qu'ils ont envers les citoyens et les consommateurs. »

Sumava
Qu'en est-il de la situation à Prague : c'est une capitale polluée. Avant 1989, c'était une ville où le smog envahissait tous les quartiers. Où en est-on aujourd'hui ?

« Evidemment avec certains progrès technologiques et certains progrès au niveau des contrôles effectués, des progrès ont vraiment été faits. Comme c'est une grande ville, je pense que Prague ne sera jamais un environnement complètement sain, comme pourraient l'être les forêts de la Sumava, mais les gens devenant de plus en plus sensibles à leur environnement aujourd'hui, puisque c'est surtout lié à des questions de santé, vont faire pression sur les autorités, le font déjà de plus en plus pour que l'état de l'environnement à Prague ne se détériore pas. »