Echec de l'élection du directeur général de la Télévision tchèque
La Télévision publique tchèque est toujours à la recherche d'un directeur général. Depuis la révocation de Jiri Balvin, son ancien chef, en novembre dernier, aucun des six candidats à sa succession n'est parvenu à faire l'unanimité autour de son nom et de son projet. Et ce mercredi, après plus de cinq heures de négociations, l'élection d'un nouveau directeur par le conseil de la Télévision s'est transformée en un véritable fiasco. Un scénario qui n'est malheureusement pas sans rappeler celui de l'élection présidentielle.
Mis au ban pour la lenteur de ses réformes et les médiocres résultats économiques, Jiri Balvin avait été relevé de ses fonctions de directeur général de la Télévision tchèque le 27 novembre dernier. Dès lors, selon la loi, le conseil de la Télévision, composé de quatorze membres nommés par la Chambre des députés, disposait de trois mois pour lui trouver un successeur. Dans ce but, un concours externe de recrutement avait été lancé pour lequel six candidats ont fait part de leur intérêt. Mais il semble que les multiples luttes d'influence et les pressions, tant internes à l'administration qu'économiques ou politiques, aient empêché l'élection d'un nouveau chef. Surtout, aucun des candidats n'était parvenu à former un véritable consensus autour de sa personne et de ses idées. C'est pourquoi, en plus de l'absence d'un des membres du conseil de la Télévision, trois autres avaient annoncé, avant même l'élection, leur intention de ne pas élire de nouveau directeur. Un candidat ayant besoin d'un minimum de dix voix pour être élu, il semblait, par conséquent, d'avance pratiquement acquis que le nouveau chef d'une institution publique au sein de laquelle souffle régulièrement le vent de la révolte, voire de la révolution, ne serait pas encore nommé ce mercredi.
Malgré cela, et paradoxalement, il n'aura manqué qu'une voix à Jana Kasalova, l'ancienne directrice des programmes de la chaîne Prima, l'une des deux télévisions privées du pays, pour parvenir à ses fins. Dès l'annonce du résultat du vote, deux des membres du conseil de la Télévision tchèque ont donné leur démission, déçus par l'incapacité du conseil à se mettre d'accord. Une autre élection est pourtant dores et déjà prévue pour le 12 mars prochain. En cas de nouvel échec, plusieurs scénarios sont envisageables, dont le plus probable est l'organisation d'un nouveau concours de recrutement, interne cette fois-ci à la télévision. Mais même le cas de figure, plus radical, d'une dissolution de l'actuel conseil par la Chambre des députés n'est pas à exclure. En attendant, Petr Klimes reste jusqu'à nouvel ordre le directeur général intérimaire de la Télévision publique tchèque.