En 10 ans, le nombre de travailleurs étrangers a triplé en République tchèque

Photo illustrative: PublicDomainImages/Pixabay, CC0

Les travailleurs étrangers représent environ 15% du total des employés en République tchèque, selon une étude de l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), dont les résultats ont été présentés ce mardi. Entre 2010 et 2019, la part de cette main d’œuvre sur le marché du travail a presque triplé.

Cette croissance a été observée dans tous les domaines d’activité. Et si la crise du coronavirus l’a interrompue, il ne s’agit là probablement que d’un phénomène temporaire. « Il est important de bien se rendre compte que sans les étrangers, l’emploi n’aurait absolument pas augmenté en République tchèque, a expliqué Dalibor Holý, du ČSÚ. Entre 2010 et 2019, le nombre de employés étrangers a augmenté de 407 000, tandis que celui des employés tchèques a baissé de 63 000. Il y a bien sûr des raisons démographiques à cela. »

Le vieillissement de la population est un des principaux défis auxquels sera confrontée la société tchèque dans son ensemble dans un proche avenir. D’ores et déjà, les personnes âgées de plus de 65 ans représentent plus d’un cinquième de la population (10,7 millions d’habitants), et leur part s’élèvera à 25% en 2030, puis à environ un tiers vers 2050.

En 2010, environ 215 000 ressortissants étrangers travaillaient officiellement en République tchèque. Un total qui représentait 5,5% du total des 3,89 millions d’employés. En 2019, leur nombre s’élevait à près de 622 000, soit une part de 14,7% pour un total de 4,23 millions d’employés.

Dans certains secteurs d‘activité, avant la crise du coronavirus, les travailleurs étrangers constituaient même une part plus importante encore : 17% dans l’agriculture et la sylviculture (contre 4% en 2010), 16% dans l’industrie de transformation (6% en 2010), 25% dans les services d’hôtellerie et de restauration (contre moins de 6% en 2010), 28% dans l’industrie du bâtiment (14% en 2010) et même 54% pour les emplois de services administratifs et de soutien fournis par les agences de travail.

Toujours selon Dalibor Holý, les Tchèques occupent des emplois plus qualifiés depuis dix ans, notamment dans les domaines de l’éducation et de la formation, des soins de santé et sociaux, de la science ou encore des techniques d’information et de communication.

Inversement, un tiers environ des travailleurs étrangers occupent des positions peu ou pas qualifiées et un quart avaient un emploi manuel. « Les étrangers en grand nombre vont là où la barrière de la langue ne constitue pas un obstacle trop important, ce qui signifie dans les professions ouvrières », a précisé Dalibor Holý, tout en soulignant qu’il existe également un groupe d’experts de pays étrangers hautement qualifiés, notamment dans le domaine des TIC.