En Afghanistan, les soldats tchèques ciblés par une nouvelle attaque
Les forces spéciales tchèques ont tué et capturé en Afghanistan plusieurs personnes soupçonnées d’avoir organisé l’attaque-suicide survenue au début du mois d’août dernier près de la base militaire de Bagram, à l’est du pays, dans laquelle trois soldats tchèques avaient péri. C’est le quotidien Lidové noviny qui a rapporté l’information mercredi. Le même jour, on apprenait que cinq militaires tchèques ont été blessés dans une autre attaque dans le même secteur.
D’après le quotidien Lidové noviny, ces paroles n’ont donc pas été prononcées vainement. Dans son édition de mercredi, le journal affirme que, sur la base d’informations obtenues par les services de renseignements de pays alliés, les forces spéciales tchèques ont procédé à une opération lors de laquelle un des organisateurs de l’attentat a été tué et un autre a été capturé. En bloc, les autorités tchèques ont refusé de commenter l’article de Lidové noviny, à l’image d’Aleš Opata :
« Par principe, nous ne commentons jamais les opérations à l’étranger. Il faut mettre cela en relation avec la volonté de garantir la sécurité opérationnelle de nos unités et de celles de nos partenaires de coalition. »
Le nombre de talibans tués et capturés serait en fait plus élevé, d’après la Télévision publique tchèque. De son côté, Lidové noviny explique tenir l’information de trois sources différentes, dont l’une a fait savoir que l’opération tchèque, menée conjointement avec des forces américaines, s’est déroulée il y a un certain temps déjà.Tout cela n’est en tout cas pas pour plaire au Premier ministre Andrej Babiš (ANO). Pour lui, il est inadmissible que des informations aussi sensibles soient révélées au public :
« Il n’est pas acceptable que des informations de ce type, du domaine de la sécurité, qui peuvent menacer nos soldats, fuitent dans les médias. C’est inacceptable. Il y a des choses, en clair, qui ne devraient pas être révélées au public dans l’intérêt de notre société, de nos soldats ou de nos policiers. »
La sécurité des quelque 350 militaires tchèques actuellement engagés en Afghanistan, essentiellement à Bagram, mais également à Kaboul, reste en effet précaire, d’autant plus en cette période électorale particulièrement tendue, alors que les Afghans sont appelés aux urnes ce samedi pour désigner leurs députés.
Cinq soldats tchèques ont ainsi été blessés, dont l’un grièvement, dans une nouvelle attaque ce mercredi contre une patrouille non loin de cette base aérienne de Bagram. Les assaillants ont utilisé un véhicule civil chargé d’explosifs qui a été projeté sur un véhicule blindé. Štefan Muranský, du Centre opérationnel allié du ministère de la Défense, estime qu’il ne s’agit pas d’un acte de représailles après l’opération des forces spéciales tchèques :« Il s’agit d’un type d’attaques très rare. Leur fréquence est très basse. Dans ce cas, il est très difficile d’anticiper ces attaques. Nous avons discuté avec le commandement américain qui nous a immédiatement proposé une aide, notamment pour des techniques de renseignements. A ce stade, nous tentons, avec le commandement américain, d’obtenir davantage de détails. »
Au total, vingt-huit soldats tchèques sont morts en mission depuis 1990, dont treize en Afghanistan, où l’armée tchèque est présente sur le terrain depuis 2004. Et l’engagement de Prague à l’opération Mission Resolute Support de l’OTAN ne devrait pas faiblir à moyen terme puisque, en juin dernier, les députés ont approuvé le plan prévoyant un renforcement du contingent envoyé sur place.