En augmentation en 2015, le salaire minimum tchèque restera l’un des plus faibles d’Europe

Photo: Barbora Kmentová

Les travailleurs qui touchent le salaire minimum gagneront 500 couronnes (environ 18,50 euros) supplémentaires à partir de janvier 2015. Représentants du syndicat, du patronat et du gouvernement se sont en effet mis d’accord pour que ce salaire atteigne 9000 couronnes (à peu près 333 euros) l’an prochain. Malgré cette hausse, qui devrait concerner quelque 100 000 salariés, ce minima social restera l’un des plus faibles en Europe.

Photo: Barbora Kmentová
Pour que cette mesure devienne réalité, le gouvernement dans son ensemble doit encore se prononcer en sa faveur. Le premier ministre Bohuslav Sobotka souhaite que ce soit le cas, ce qui permettrait aux sociaux-démocrates, dont il est également le leader, de respecter une de leurs promesses électorales formulées dans le cadre du scrutin législatif d’octobre dernier.

La dernière valorisation du salaire minimum déjà de l’ordre de 500 couronnes avait été décidée en août 2013. Depuis 2007, il n’avait plus évolué sous les gouvernements dominés par le parti civique-démocrate ODS. Ce sont d’ailleurs les représentants de cette formation libérale en perte de vitesse qui se font le plus entendre pour critiquer la hausse du salaire minimum, dont certains critiquent le principe même. Les conservateurs de TOP 09, avec lesquels ils ont dirigé le pays, sont également opposés à la mesure préconisée par les sociaux-démocrates. Pour l’ancien ministre des Finances, Miroslav Kalousek, il s’agit d’un pas malheureux qui va compliquer aussi bien la vie des employeurs que celle des employés, qui se selon lui se retrouveront au chômage après cette revalorisation de 18,5 euros.

Pourtant le salaire minimum en République tchèque sera toujours l’an prochain l’un des plus faibles en Europe, où seules la Bulgarie, la Lituanie et la Roumanie font moins bien. Surtout ce salaire restera inférieur au seuil de pauvreté qui s’établit à 9 600 couronnes (près de 355 euros) en République tchèque. Ainsi, ceux qui le touchent, environ 2% de la population active, resteront des travailleurs pauvres. Aussi, la ministre du Travail Michaela Marksová a annoncé la semaine passée son intention de voir le salaire minimum porté à 12 000 couronnes (435 euros) quand l’action du gouvernement prendra fin.