Valorisation du salaire minimum qui reste un des plus faibles d’Europe

Le 1er janvier, le salaire minimum a augmenté de 1 000 CZK (40 euros) pour atteindre 16 200 CZK (652 euros), soit une augmentation de près de 7 %. Cette augmentation avait été encore décidée par le gouvernement d’Andrej Babiš. Les syndicats critiquent toutefois le fait que la Tchéquie affiche un salaire minimum bien inférieur à ceux des voisins polonais et slovaque.

L'augmentation du salaire minimum a été décidée par le précédent gouvernement d’Andrej Babiš (ANO). Toutefois, cette hausse n'a été définitivement approuvée qu'après les élections d'octobre dernier qui a vu la défaite des partis de la coalition au pouvoir.

Cette hausse a fait l’objet de nombreuses discussions infructueuses par le passé : comme les années précédentes, syndicats, patronat et membres du cabinet n’ont pas réussi à trouver un accord sur l'augmentation lors de la réunion tripartite. Le ministère du Travail, alors dirigé par la sociale-démocrate Jana Maláčová, avait proposé une augmentation de 2 800 CZK à 18 000 CZK. Les syndicats étaient favorables à cette démarche. Les employeurs, en revanche, soutenaient une hausse de 500 ou 550 CZK au maximum. Près de 140 000 personnes perçoivent ce salaire le plus bas en République tchèque.

Les syndicats soulignent depuis plusieurs années que ce montant est inférieur au seuil de pauvreté et que la République tchèque affiche un salaire minimum inférieur à celui de la Pologne ou de la Slovaquie. Côté patronat, on avance que les entreprises se remettent de la crise économique due au Covid-19 et qu'une augmentation plus importante mettrait en difficulté principalement les petites entreprises.

Les entreprises demandent l'introduction d'une indexation régulière en fonction des indicateurs économiques. Cette disposition n'a pas été négociée et appliquée par le ministère du Travail lors de la dernière législature. Dans son programme de coalition, le nouveau gouvernement de Petr Fiala (ODS) promet d'introduire une indexation automatique du salaire minimum.

Parallèlement au salaire minimum, le salaire garanti, qui est payé en huit étapes selon l'expertise, la responsabilité et la complexité du travail, est également augmenté. Les montants de la rémunération perçue par une personne lorsqu’une maladie ou un accident l’empêche de se rendre au travail se situeront nouvellement dans une fourchette comprise le salaire minimum et son double.