Malgré sa nouvelle valorisation, le salaire minimum en Tchéquie reste un des plus faibles en Europe

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Bien qu’il sera de nouveau augmenté à compter de janvier prochain, le montant du salaire minimum en République tchèque restera un des plus faibles en Europe. Lundi, le gouvernement a pourtant approuvé sa valorisation à 14 600 couronnes (570 euros) pour 2020.

Andrej Babiš  (à droite),  photo: ČTK/ Ondřej Deml
Il s’agira d’une augmentation de près de 50 euros, qui fera suite à celle de 45 euros appliquée au début de cette année. Ces hausses s’expliquent bien entendu par la - toujours - relativement bonne santé de l’économie tchèque et la situation de quasi plein-emploi sur le marché du travail. Selon les chiffres publiés lundi par le Bureau du Travail, le chômage est ainsi resté stable en novembre à 2,6 %, et la République tchèque continue de présenter le taux le plus faible de toute l’Union européenne. Le Premier ministre Andrej Babiš considère d’ailleurs cette nouvelle valorisation comme étant la résultante d’une certaine logique :

« Nous avons tenu compte de la situation générale sur le marché du travail. J’estime que nous sommes parvenus à un bon compromis. Certes, il convient d’augmenter le salaire nominal, mais il ne faut pas non plus oublier que le montant du salaire moyen en République tchèque est plus élevé que par exemple en Pologne ou en Slovaquie. »

Photo illustrative: Barbora Němcová
Selon les données publiées la semaine dernière par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), le montant du salaire brut mensuel moyen en République tchèque s’est élevé à 33 697 couronnes (1 316 euros) au troisième trimestre de cette année, un niveau qui représente une augmentation interannuelle de 6,9 % (de 4 % en tenant compte de l’inflation) et qui copie une tendance observée depuis 2014. Toutefois, deux tiers environ des salariés tchèques perçoivent des revenus inférieurs à cette moyenne, comme le confirme le montant du salaire médian, qui a été évalué à 29 127 couronnes (1 137 euros) pour le deuxième trimestre 2019.

Alors que les syndicats et le patronat n’avaient pas trouvé de terrain d’entente sur le montant de l’augmentation du salaire minimum, ce sont finalement les deux formations de la coalition gouvernementale, le mouvement populiste ANO et le parti social-démocrate, qui se sont mis d’accord sur cette valorisation de 9 % pour mettre fin à des négociations comme souvent compliquées. Du côté des employeurs, on considère naturellement cette valorisation comme étant trop importante et risquée. Un avis que ne partage cependant pas le ministre social-démocrate Lubomír Zaorálek, qui considère qu’il s’agissait là d’une nécessité :

Lubomír Zaorálek,  photo: ČTK / Michal Krumphanzl
« La République tchèque fait toujours partie des quatre à cinq pays en Europe où le niveau du salaire minimum est le plus faible. Néanmoins, la tendance est marquante, son montant augmente régulièrement et je considère que le faire passer à 14 600 couronnes est important notamment pour une chose essentielle : à savoir que cela vaille la peine de travailler en République tchèque. »

Parallèlement au salaire minimum, que ne touchent en République tchèque que quelque 150 000 employés proches du seuil de pauvreté, le salaire garanti augmentera également en 2020. Répartis en huit niveaux selon les degrés de qualification et de difficulté de la tâche accomplie, les montants de la rémunération perçue par une personne lorsqu’une maladie ou un accident l’empêche de se rendre au travail se situeront nouvellement dans une fourchette comprise entre un minimum de 14 600 couronnes (570 euros) et un maximum de 29 200 couronnes (1 140 euros). Autant de chiffres qui rapprocheront donc un peu plus la République tchèque des standards européens en la matière.