Les syndicats tchèques veulent une hausse du salaire minimum

Les syndicats de la République tchèque appellent à une hausse significative du salaire minimum. Une augmentation dont le gouvernement tchèque estime qu’elle ne serait pas « responsable » et qu’elle ferait peser « une charge énorme » sur les entreprises et le commerce.

S’exprimant à l’occasion d’un congrès de la Confédération tchéco-morave des syndicats à Prague vendredi dernier, le dirigeant syndical Josef Středula a déclaré que les salaires mensuels devraient être augmentés de 2 000 CZK pour atteindre 18 200 CZK. Pour Josef Středula, l’augmentation des salaires s’avère nécessaire compte tenu du taux d’inflation actuel, qui, en mars, a augmenté de 12,7 % en glissement annuel.

En janvier de cette année, le salaire minimum brut mensuel a augmenté de 1 000 CZK pour atteindre 16 200 CZK. Outre le salaire minimum, les salaires dits garantis, que les employés reçoivent en fonction de leur expertise ou de leur responsabilité, ont également été augmentés, atteignant jusqu’à deux fois le salaire minimum.

Le gouvernement tchèque a également augmenté les salaires des enseignants et du personnel de santé, respectivement de deux et six pour cent, tandis que les policiers, les pompiers et les travailleurs des services sociaux ont reçu 700 CZK supplémentaires par mois.

Dans le même temps, les salaires des fonctionnaires, des employés du secteur de la culture et du personnel non enseignant du secteur de l’éducation ont été gelés pour cette année. Au cours du dernier trimestre de 2021, le salaire mensuel moyen en République tchèque a atteint 40 135 CZK.

S’exprimant lors du talk-show dominical de la Télévision tchèque, le ministre de l’Industrie et du Commerce Jozef Síkela (STAN) a estimé qu’une hausse du salaire minimum, comme le demandent les syndicats, ferait peser une charge énorme sur les entreprises et le commerce et qu’elle rapprocherait le pays de la stagflation, un état caractérisé par une forte inflation et une faible croissance économique.

A la suite d’une réunion avec les syndicats plus tôt en avril, le Premier ministre Petr Fiala (ODS) avait déclaré que le gouvernement voulait éviter des mesures générales, mais qu’il envisagerait différentes mesures pour atténuer l’impact de la hausse des prix. La question d’une indexation automatique du salaire minimum est notamment en débat.