En Bohême du Nord, le ministre de l’Industrie a défendu l’ajournement de la décision relative à la suppression des limites d’exploitation dans les mines

Jan Mládek, photo: ČTK

Le ministre de l’Industrie et du Commerce a effectué une visite à Horní Jiřetín (Bohême du Nord) mardi. L’occasion pour Jan Mládek de défendre son projet de repousser à 2020 la décision du gouvernement relative à la suppression ou non des limites d’extraction de lignite dans la mine se trouvant sur place. Une intention à laquelle les mineurs comme les habitants de la commune sont toutefois opposés.

Jan Mládek,  photo: ČTK
Lundi, une centaine de représentants des syndicats des mineurs, essentiellement de la société Severní energetická, ont manifesté devant le siège du gouvernement à Prague. Ils ont réclamé la suppression totale des limites d’extraction de lignite dans les mines se trouvant en Bohême du Nord. En juin dernier, le ministre de l’Industrie avait déclaré qu’en raison des besoins des centrales thermiques, il était favorable à la suppression immédiate des limites à la mine de Bílina, propriété du groupe ČEZ. En revanche, il avait proposé de repousser de cinq ans la décision relative à la mine ČSA, qui appartient à Severní energetická. « C’est une option qui ne vous donne pas de garanties, mais au moins de l’espoir », a expliqué Jan Mládek aux mineurs lundi. Les syndicalistes estiment cependant qu’attendre jusqu’en 2020 entraînerait la suppression de plusieurs centaines d’emplois. Les limites d’extraction ont été fixées en 1991 par le gouvernement tchécoslovaque afin de sauvegarder une partie du paysage dans les régions où se trouvent des gisements de lignite. Cet arrêt protège également les communes menacées d’être rasées pour laisser place à des mines à ciel ouvert. Depuis quelque temps, le ministère de l’Industrie réfléchit toutefois à la possibilité de supprimer, complètement ou partiellement, certaines de ces limites. Si les populations des communes concernées et les organisations écologiques sont opposées à cette éventualité, les syndicats et les entreprises y sont, eux, favorables.

Mardi, le ministre a répété qu’aucune décision concernant Horní Jiřetín ne serait probablement prise dans un proche avenir. Il estime que l’évolution du marché énergétique dans un proche avenir est actuellement trop incertaine pour se prononcer. Lors de son passage à Horní Jiřetín, Jan Mládek s’est rendu également dans les ateliers de Triola, une société textile qui se trouve à 200 mètres de la zone limite. En cas de suppression de celle-ci, les dirigeants de l’entreprise, qui emploie 130 personnes pour un chiffre d’affaires de 85 millions de couronnes (3,1 millions d’euros), affirment qu’ils seraient probablement condamnés à mettre la clef sous la porte. Pour autant, ils ne sont pas favorables à un ajournement de la décision, un tel cas de figure les laissant dans l’incertitude.